Deux ans après la reprise de Magasin Général par les groupe Bayahi et Poulina, M. Karim Ammar, vice président du dernier, était au coté de M. Tahar Bayahi, Président Directeur Général du groupe à l’occasion de la communication financière du 13 décembre 2010 au siège de l’AIB, devant une assistance nombreuse. Une mise au point sur le redressement de la société qui a manqué de donner une bonne visibilité sur les performances futures.
Il ressort des deux derniers exercices surtout, le succès du remodeling opéré sur 13 points de ventes sur les 57 que compte le distributeur. Le chiffre d’affaires des locaux concernés affiche au 30 octobre une évolution de 267% par rapport à la même date en 2008, avec une hausse de 177% de la fréquentation et de 33% du panier moyen. Il s’agit pour le management d’une preuve du potentiel de croissance dont dispose la société si le procédé venait à s’étendre à toute la superficie de vente, y compris les magasins Promogros et BATAM récrément acquis. Globalement pour la société, le chiffre d’affaires à gagné 67% sur deux ans, et 44% par rapport à 2009. En termes de fréquentation, l’évolution est de 50%/2008 et 29%/2009, alors que le panier moyen a gagné 11%/2008 et 12%/2009. La marge commerciale est actuellement aux alentours de 17,5%.
L’autre réussite dont se félicite M. Bayahi, est le renforcement de l’activité produits frais dont les ventes ont progressé de 174%/2009 et de 163%/2008, ainsi que l’intégration, certes, lente mais sûre de Promogros qui fait office de centrale d’achat.
Au niveau du groupe, le chiffre d’affaires additionné a atteint 461 MD au 30 octobre 2010, soit une hausse de 46% par rapport à 2008 et 31% à 2009. La fréquentation est en hausse de 44%/2008 et 26%/2009. Ce qui plus que notable, selon M Bayahi, est que le rythme de croissance s’est maintenu dans les mêmes proportions aussi bien pour les magasins du Grand tunis qu’à Béjà, Siliana, Ben Guerden ou Sidi Bouzid.
Pour ce qui est de l’avenir du groupe Magasin Général, le rachat de 20 fonds de commerce dans des emplacements stratégiques et la préservation de l’enseigne commerciale BATAM permettra d’entrer de plain pied dans la distribution spécialisée. M Bayahi a expliqué que le maintien du nom commercial BATAM a été voulu par les dirigeants et conseillers du groupe en raison de la bonne perception du consommateur tunisien du rôle socio-économique de cette enseigne par sa vocation de vendeur à tempérament. Des accords seront trouvés avec des banques locales pour financer l’activité commerciale de BATAM en évitant les déboires d’antan ; Cinq points de ventes sous l’enseigne du spécialiste de l’électroménager ouvriront ainsi leurs portes dés 2011. Il s’agit de celui de l’Avenue de Paris, de l’avenue Jean Jaurès, de Djerba, de Msaken et de l’Ariana. Les investissements qui ont avoisiné les 28 MD en 2010, atteindront 40 MD en 2011, essentiellement alloués à la mise en chantier d’une grande partie du patrimoine foncier pour 23 MD. On prévoit pour le groupe un CAHT de 641 MD en 2011 contre 525 MD à la fin de l’année en cours. Le résultat net, exprimé hors amortissement, est attendu autour de 10 MD en 2010, et de 17 MD en 2011 hors amortissements de sur-valeur. Pour les dividendes, il en sera servi sur les bénéfices de l’exercice 2011, précise M. Bayahi.
Pour ses projets à l’international, le groupe reste toujours intéressé par une présence maghrébine après la non conclusion de l’affaire marocaine. Un rapprochement avec des enseignes internationales n’est pas à l’ordre du jour, mais demeure un axe de développement intéressant. Le groupe reste peu prolixe sur ses projets en 2011, même si son DG n’a pas écarté l’hypothèse d’une restructuration de fonds pour voir plus clair dans les lignes de métiers du groupe.
Répondant à une question qui implicitement lie les ambitions de croissance du groupe aux risques et difficultés de digérer les nouvelles acquisitions, M Bayahi a précisé que la digestion est en train de se faire dans de bonnes conditions et qu’elle sera totale et bénéficiaire d’ici peu et qu’un retour aux dividendes sera attendu pour les actionnaires. Il n’a pas caché son étonnement quant aux informations sur une éventuelle acquisition d’une chaine de quincaillerie. Et Monsieur Ammar d’en faire autant après une question de l’un des présents sur un désaccord entre les actionnaires majoritaires du groupe Magasin Général. Le directeur général de Poulina Group a insisté sur les bonnes relations entre son groupe et le groupe Bayahi, fustigeant, au passage, les rumeurs infondées colportées par certains sites web évoquant certaines dissensions. Enfin, face aux changements structurels dans le périmètre du groupe, certains indicateurs de gestion très importants comme l’EBITDA par format, par sous-groupe et par activité pour distinguer les sources de création de valeur devraient être mieux cernées pour pouvoir juger de l’opportunité des investissements réalisés. Une chose est claire, la course aux parts de marché est bien amorcée dans la Grande Distribution. Espérons qu’elle se fera dans l’intérêt du consommateur.