La Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux
directeurs d’un quart de point à l’issue de la réunion de son conseil des
gouverneurs ce jeudi à Francfort. Le taux central de refinancement ou " Refi "
passe ainsi à 3,5%, le taux plafond des facilités de prêt marginal est porté à
4,5%, et le taux plancher des facilités de dépôt à 2,5%.
La BCE a ainsi procédé à six relèvements du loyer de
l’argent depuis le 1er décembre 2005, après un cycle de baisse entamé en mai
2001. Lors de la naissance de l’euro, en janvier 1999, le taux " Refi " était à
3%.
Les économistes dans leur ensemble tablaient sur un nouveau
durcissement du taux de refinancement européen à 3,5%. Il faut dire que
Jean-Claude Trichet, le patron de la politique monétaire en Europe, avait
largement préparé le terrain, multipliant au cours des dernières semaines les
avertissements sur les pressions inflationnistes. " Les risques pour les
perspectives en matière de stabilité des prix sont clairement à la hausse ",
insistait-il ainsi au début du mois de novembre.
Une fermeté sur le front de l’inflation qui milite selon
les spécialistes pour un nouveau durcissement monétaire dès le début de l’année
2007. Une large majorité d’économistes, 48 des 71 spécialistes interrogés par
Reuters entre le 27 et 29 novembre, soit 67%, attendent ainsi une nouvelle
hausse des taux de 25 points de base à 3,75% d’ici à la fin du premier trimestre
2007. Plus de la moitié d’entre eux estiment que la BCE poursuivra ensuite le
mouvement et voient le taux de " Refi " atteindre 4% avant la fin de l’année
2007 (23 au deuxième trimestre, 7 au troisième et 2 au quatrième).