Dans le dernier billet économique mensuel, publié par l'intermédiaire en Bourse MAC S.A, l'auteur, le professeur Ghazi Boulila, s'interroge sur l'avènement d'une nouvelle crise économique internationale liée à la dette mondiale, qui a atteint un niveau record depuis la crise de 2008. La dette mondiale a en effet dépassé en 2017, les 300% du PIB mondial, soit environ 240.000 milliards de dollars et l’équivalent de 86.000 dollars par tête d’habitant de la planète.
Les États-Unis, la Chine et le Japon, qui sont les plus endettés, accaparent plus de 50% de cette dette mondiale. Cette tendance qui va se maintenir au cours des prochaines années risque d’avoir des répercussions négatives sur l’économie mondiale et surtout sur les pays en développement à besoin de financement extérieur. En effet, les conditions d’accès aux crédits vont devenir de plus en plus difficiles surtout que plusieurs banques centrales (FED, BCE etc.) s’apprêtent à revoir leur politique monétaire accommodante et se diriger vers le durcissement. Ces pays devraient surveiller les expositions aux dettes en monnaies étrangères.
Selon Ghazi Boulila, les ingrédients d’une crise financière mondiale future sont réels, surtout lorsque l’endettement mondial devient excessif, les taux d’intérêt augmentent et la production mondiale recule. Selon le FMI, l’augmentation de la dette chinoise, américaine et japonaise est la principale cause de l’explosion de l’endettement mondial. La dette chinoise hors secteur financier représente 43% de l’augmentation de la dette mondiale depuis 2007. La part de la dette chinoise augmente, alors que la croissance diminue. Les prévisions du FMI montrent que cette part pourrait dépasser 295% du PIB d’ici 2022, contre environ 250% en 2017 et 190% en 2013.
Les études portant sur l’impact de l’excès de la dette mondiale sur les économies sont nombreuses. Elles s’accordent toutes sur les risques de l’avènement d’une crise mondiale. Après les alertes émises par la Banque mondiale (BM), la Banque des règlements internationaux (BRI), de l’Institut de la finance internationale (IIF) et de l’OCDE, c’est au tour du FMI de publier en avril 2018 un rapport confirmant les alarmes précédentes.