L’agence de notations Fitch Ratings a maintenu à « AAA » la note de défaut émetteur à long terme (Issuer Default Rating – IDR) de la Banque africaine de développement (BAD) en justifiant sa décision par le soutien exceptionnel des actionnaires de l’institution panafricaine.
En effet, le soutien indéfectible des 80 Etats membres, dont 26 pays non africains, à la BAD illustré par les augmentations de capital en cours et également son important rôle dans le financement de la région, ont pesé lourd dans la décision de Fitch Ratings.
Toutefois, l’agence s’inquiète de l’endettement croissant qui pourrait devenir un poids sur le long terme. La croissance rapide des prêts, au cours des deux dernières années, a entrainé une augmentation rapide de l'endettement de la BAD. Une conclusion déjà établie par la direction de la banque qui expliquait que sans une augmentation conséquente de capital au cours des deux prochaines années, elle pourrait ralentir ses prêts afin de préserver ses indicateurs de solvabilité.
Ainsi, si aucune augmentation de capital n'est approuvée d'ici 2019, la dette ne serait pas intégralement couverte par les capitaux exigibles des pays évalués à «AAA». Par ailleurs, et en ce qui concerne la solvabilité, Fitch Ratings porte la note assimilée à « AA » et fait part de ses inquiétudes en ce qui concerne la solidité de la BAD. En effet, bien que la capitalisation de la banque reste forte, elle continue de diminuer en raison de la croissance rapide des prêts. Le ratio des fonds propres (actions/actifs) qui mesure la part des actifs financée par les actionnaires est tombée à 23% en 2016, comparativement à 27% en 2015.