Avant de revenir sur le points saillants du colloque
organisé à Rabat sous le thème de "Privatisation (au Maroc) : Bilan et
perspectives", il y a lieu de donner une éclaircie sur le programme tunisien en
la matière qui a débuté en 1987, soit six ans avant le lancement du programme
marocain.
Depuis 1987, quelques 194 entreprises publiques ont été
privatisées et/ou restructurées, dont la moitié a été réalisée par voie de
privatisation totale et alors que 39 entreprises publiques sont passées par des
opérations de liquidation.
Les recettes cumulées sur la période s’élèvent à 2.402MDT
et ce, jusqu’à la date du 15 octobre 2005, un montant majoré actuellement par la
recette de la privatisation de la
Banque du Sud, contrôlée d'ailleurs d'une façon partielle par les marocains
d'AttijariWafa Bank.
Notons que le total recette réalisé sur le 10ème
plan et jusqu’au 15 octobre 2005, s’élève à 897MDT. Ceci dit, nous reviendrons
ultérieurement avec plus de détails et des chiffres encore plus actualisés sur
l’expérience tunisienne.
Concernant le programme marocain, quelque 70
établissements, dont 44 sociétés et 26 hôtels, ont été privatisés depuis le
lancement du programme de privatisation en 1993 et jusqu'à fin novembre 2005,
générant des recettes estimées à plus de 77 milliards de dirhams (10MAD=1,48TND),
relève-t-on dans un document de la Direction des entreprises publiques et de la
privatisation (DEPP) marocaine.
L'opération phare de privatisation demeure celle de Maroc
Telecom dont le processus de transfert a été marqué par trois phases
essentielles, précise la DEPP dans son document, distribué en marge d'un
colloque, organisé jeudi à Rabat, sur le thème "Privatisation: Bilan et
perspectives".
L'année 2001 a connu la cession de 35% du capital de
l'opérateur national au prix record de 23,34 milliards de dirhams à Vivendi
Universal. En 2004, 14,9% du capital de Maroc Telecom ont été introduits sur les
bourses de Casablanca et de Paris (9 milliards de dirhams). Enfin, l'année 2005
a été marquée par la cession de 16% du capital de la société à son partenaire
stratégique, Vivendi Universal, au prix de 12,4 milliards de dirhams,
ajoute-t-on de même source.
Parmi les autres grandes opérations de privatisation, il y
a lieu de citer la cession en 2003 de 80% du capital de la Régie des Tabacs au
groupe franco-espagnol "Altadis", pour la somme de 14,08 milliards de dirhams,
l'acquisition en 2005 par le groupe marocain "Cosumar" des quatre sucreries
nationales (Surac, Sunabel, Suta et Sucrafor), au prix de 1,37 milliard de
dirhams et la cession de la part détenue par l'Etat (50%) dans le capital de
Société marocaine de construction automobile (SOMACA) au profit du groupe
français Renault. Cette opération a eu lieu en deux tranches, 38% en 2003 et 12%
en 2005.
Le document souligne, par ailleurs, que la privatisation a
eu des effets positifs sur les finances publiques, l'investissement étranger
(IDE) et l'environnement concurrentiel des secteurs concernés, ainsi que sur
l'ensemble des entreprises cédées, dont les résultats ont été multipliés, d'une
manière globale, par plus de 5x.
Ainsi, les acquisitions faites par des partenaires
industriels de renom, marocains et étrangers, ont permis aux entreprises
privatisées de s'insérer dans les stratégies de développement des groupes
acquéreurs, d'accéder à de nouveaux marchés grâce aux réseaux internationaux du
partenaire stratégique et d'améliorer leur savoir-faire et leur productivité,
renforçant ainsi leurs positions.