Le président de la Chambre nationale de l'industrie pharmaceutique, Tarek Hammami a confirmé ce lundi 29 avril 2024, au micro de radio Express FM, le départ de 3 laboratoires étrangers de la Tunisie soulignant qu’ils ont uniquement des bureaux de représentation et pas des usines indépendantes. Et de préciser qu’ils continuent d'approvisionner le marché tunisien en médicaments, mais depuis l'étranger. Tarek Hammami a ajouté que traiter avec ces laboratoires est devenu plus difficile au cours de la dernière période, indiquant que leur départ de la Tunisie est dû à la difficulté de recouvrer leurs dettes auprès de la pharmacie centrale, mais aussi à la difficulté dans l'enregistrement des nouveaux types de médicaments.
Par ailleurs, l'invité d'Expresso a souligné que le manque de nombreux types de médicaments en Tunisie est dû aux relations directes entre la Pharmacie Centrale et les laboratoires ainsi qu’à l'incapacité de recouvrer les créances. Il a confirmé, à cet égard, que le volume des dettes impayées à la pharmacie centrale s'élève à 700 millions de dinars. Et Tarek Hammami d’appeler à la nécessité d'injecter des fonds dans la Pharmacie centrale afin de recouvrer une partie de ses dettes impayées et régler la situation avec les laboratoires de l'industrie pharmaceutique. Dans le même sillage, le président de la Chambre nationale de l'industrie pharmaceutique a souligné la nécessité de s'appuyer sur l'industrie locale, qui possède les compétences et la capacité de fabriquer des médicaments de haute qualité. A ce titre, il a déclaré que cela nécessite un changement dans le système d'enregistrement et dans la méthode d'achat des types de médicaments, notamment les médicaments biologiques.
Par ailleurs, Tarek Hammami a annoncé que l'industrie pharmaceutique locale en Tunisie couvre 78% de la consommation locale, notant qu'il existe 4 entreprises tunisiennes autorisées à fabriquer des médicaments biologiques qui ont un lien direct avec la majorité des médicaments manquants, notamment les médicaments anticancéreux. Il a appelé à encourager ces entreprises à fabriquer davantage de ces traitements, en accélérant l'enregistrement des médicaments biologiques et en modifiant la méthode d'achat auprès de la Pharmacie Centrale, afin de passer par des transactions directes avec les entreprises de fabrication, jusqu'à ce qu'une industrie de médicaments biologiques soit créée en Tunisie. Et d’ajouter que le pays a le potentiel de les fabriquer et de développer par la suite l’exportation, ce qui créerait un dynamisme pour l’économie dans son ensemble.
A cet effet, l’invité d’Expresso a indiqué que le volume des exportations du secteur a atteint 300 millions, ce qui constitue un “faible pourcentage” et peut être amélioré et doublé d'ici 3 ans grâce à l’amélioration de la situation financière des entreprises fabricantes.