Suite à la publication de son rapport sur la situation des banques tunisiennes, l’agence Fitch Rating a indiqué que le secteur bancaire tunisien peut continuer à répondre aux besoins croissants de financement du pays au cours de l'année 2024. A ce titre, le professeur d'économie, Ridha Chkoundali a expliqué, au micro de radio Express FM, que l'agence a confirmé l'existence de grandes difficultés, et ce, au niveau de la mobilisation des fonds étrangers. Et d’ajouter qu'il n'est pas possible cette année, compte tenu des élections présidentielles, de traiter avec le Fonds monétaire international, c'est pourquoi le gouvernement tunisien aura recours au financement interne. L’invité d’Ecomag a d’ailleurs confirmé ce constat.
Dans le même registre, Ridha Chkoundali a souligné que le recours au financement interne présente des risques pour la solidité du système monétaire ainsi que les prix sans oublier le coût pour l'État qui ne cesse d’augmenter. Par conséquent sa capacité à rembourser les dettes s'affaiblit, ce qui menace le système bancaire. Le professeur d'économie a d’ailleurs mis l’accent sur l'augmentation du volume des dépôts dans les banques, en ce qui concerne le secteur privé, contre la baisse des emprunts qui reflète, par ricochet, la baisse des investissements.
De plus, Ridha Chkoundali a mis en garde contre la facilité du recours à l'emprunt interne, appelant à la nécessité de faire davantage d'efforts au niveau des négociations avec le FMI, afin de mobiliser des ressources extérieures et d'œuvrer à l'amélioration des indicateurs du tourisme et des transferts des Tunisiens à l'étranger. Et de confirmer que si l'État adoptait la même approche en 2023, à savoir : rembourser la dette extérieure au détriment du développement, la situation de 2024 persisterait et il y aurait des répercussions économiques majeures.