La Tunisie a réussi à relever le défi de la soutenabilité de sa dette sans recourir à un programme d’ajustement du FMI (Note IACE)

La Tunisie a réussi à relever le défi de la soutenabilité de sa dette tout en remboursant la dette extérieure à temps et en maintenant un taux de change stable, favorable à la désinflation, et ce, sans recourir à un programme d’ajustement du FMI, qui aurait pu avoir des répercussions sociales importantes, selon une note publiée par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) intitulée : « Stabilité macro-financière en Tunisie : efficacité comparée du programme national et de l’alternative FMI ».

Cette note a souligné que la dette extérieure continue de diminuer tout en honorant ses échéances à temps, ce qui est essentiel pour rassurer les investisseurs et les bailleurs de fonds étrangers.

L’IACE a noté une diminution de la dette extérieure (LT et CT) d’environ 1000 millions de dinars par an en 2024 et en 2025, sous réserve que le second semestre 2025 compense partiellement la baisse de 2700 MD enregistrée au premier semestre (grâce à un emprunt auprès d’Afreximbank, comme ce fut le cas l’an dernier).

//Gestion des équilibres macroéconomiques : Divergence entre les objectifs du FMI et de ceux de la Tunisie

La note a noté une divergence entre les objectifs du FMI et de ceux de la Tunisie dans la gestion des équilibres macroéconomiques. Le FMI vise principalement à garantir le remboursement de la dette envers les bailleurs de fonds qu’il représente, tandis que la Tunisie cherche avant tout à promouvoir une croissance économique équitable, capable d’améliorer le niveau de vie de sa population.

La divergence de vues entre le FMI et les autorités tunisiennes provient de leur perception du rôle des prix dans l’économie. Pour le FMI, les prix sont un instrument d’allocation optimale des ressources et de régulation des marchés. Pour les autorités tunisiennes, les prix jouent également un rôle distributif, permettant d’améliorer la répartition des revenus lorsque la fiscalité est inefficace, notamment en raison de l’importance du secteur informel, qui représente près d’un tiers de l’économie.

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