La pérennisation du développement des activités des startups nécessite tout d’abord l’existence d’un marché. Ainsi, lever des fonds ne peut être intéressant que s’il est conjugué à un marché bien étudié à même de laisser le business prospérer. C’est ce qu’a déclaré le président de la Fédération nationale des TIC, Kaïs Sellami, qui insiste sur le fait qu’il reste beaucoup de travail et d’efforts à réaliser dans le domaine de la digitalisation pour faire de la Tunisie un hub économique.
En ce sens, Kais Sellami estime nécessaire d’accélérer plusieurs projets tels que la «smart-Gov » et la transformation du système d’information de l’Etat, mais aussi la démocratisation du paiement mobile et le besoin d’accompagnement et d’encadrement des startups. En effet, en dépit du Plan national stratégique Tunisie digitale 2020, qui prévu toutes les conditions susceptibles de créer l’écosystème propice à la promotion de l’économie digitale en Tunisie, beaucoup de projets démarrés n’avancent pas comme prévu, ce qui bride la dynamique recherchée et l’ambition d’atteindre les objectifs du Plan.
Il faut rappeler que la stratégie «Tunisie digitale 2020» s’est fixé comme objectifs l’inclusion sociale et la réduction de la fracture numérique ( meilleur accès à l’information et à la connaissance, démocratisation des équipements d’accès, généralisation de l’accès haut débit et mise en œuvre du très haut débit), le renforcement de la culture numérique, l’évolution vers une e-Administration au service du citoyen, équitable, transparente, agile et efficace, la contribution à la création d’emplois dans les secteurs du numérique et de l’offshoring ainsi que la création de champions nationaux, le soutien de la création de la valeur ajoutée, gage de pérennisation des entreprises et des emplois, l’amélioration de la compétitivité des entreprises, ainsi que le passage de la Tunisie dans le numérique. La mise en œuvre de cette stratégie devrait permettre à la Tunisie de réaliser une valeur ajoutée additionnelle de 13.5 milliards de dinars en 2020 contre 4,15 milliards de dinars en 2015, d’atteindre 6 milliards de dinars d’exportation à la fin du quinquennat, de prendre le leadership en Afrique dans l’Index Networked Readiness Index (NRI) de positionnement numérique, et de créer 25 mille emplois par an dans le numérique.
Néanmoins, depuis son lancement, il n’y a pas d’évaluation précise et chiffrée sur le bilan de la stratégie digitale 2020. Les informations publiées par les autorités compétentes ainsi que les acteurs privés du domaine des TIC confirment l’idée que les avancées réalisées dans la mise en œuvre surtout des projets de l’économie digitale sont encore en deçà des attentes et ce, pour des considérations à la fois objectives et subjectives. Plusieurs projets traînent étonnamment comme la digitalisation du parcours de santé entre les différents acteurs (hôpitaux, cliniques, médecins, patients, pharmaciens, caisse assurance et mutuelles), la digitalisation du parcours du citoyen avec son administration (pièce d’identité, passeport, demande papiers, entrée et sortie du territoire, signature des contrats, accès aux prestations sociales, vignettes), la digitalisation du paiement par TPE ou par mobile et suppression du cash, et la connexion des objets de type compteurs (eau, électricité, gaz), signalisation dans les rues, etc.