Intervenu sur les ondes de radio Express FM, ce mardi 20 août 2024, l’analyste financier Bassem Ennaifer a expliqué que l’amélioration observée au niveau du taux de chômage est dû essentiellement aux mesures incitatives à l’employabilité mises en place par le gouvernement. En effet, selon lui, la baisse du chômage n’est pas réellement justifiée par la création d’emploi mais par le fait que les entreprises sont encouragées à embaucher grâce auxdites mesures. Par ailleurs et s’agissant du taux de croissance enregistré en glissement annuel et ce, de l’ordre de 1% selon les chiffres de l’INS, l’invité d’Expresso a indiqué qu’il faut être réaliste car les ressources actuelles du pays ne permettent de réaliser de bien meilleurs taux.
Dans le même propos, Bassem Ennaifer a expliqué que ce taux a été obtenu grâce à l'agriculture, soulignant qu'il existe des secteurs importants qui sont sous-exploités et qui peuvent générer une valeur ajoutée significative, tels que le secteur du bâtiment et de la construction, le secteur du textile et de l'habillement, ainsi que les industries mécaniques et électriques. Et de poursuivre que le secteur du commerce, qui représente 23% du PIB du pays, a connu une régression de l’ordre de 0,3%, ce qui témoigne de la diminution de la demande à l'intérieur du pays et ce, à cause des mêmes raisons qu'en Europe.
Par ailleurs, l’analyste financier a précisé que les trois principaux moteurs de la croissance à savoir : la demande intérieure, l'investissement et l'exportation, sont entravés, ce qui explique pourquoi la croissance est très faible. Si l'agriculture n'avait pas progressé, la croissance aurait été encore plus faible. De plus, il a constaté que le monde entier se dirige désormais vers de nouveaux domaines prometteurs, tels que l'économie verte et durable. Bassem Ennaifer a attiré l’attention sur le fait que la Tunisie a pris du retard dans ce domaine qui, pourtant, pourrait entraîner une croissance économique positive à moyen terme. Cependant, à court terme, il a estimé qu'il sera ardu d'atteindre des taux de croissance élevés en 2024/2025.