La 4ème édition du baromètre des entreprises en Tunisie a été publiée par AMC EY Tunisie. Très attendue par la sphère économique tunisienne pour apporter un éclairage objectif des préoccupations et des perspectives des entreprises tunisiennes, le baromètre EY exprime la voix du secteur privé et donne de bonnes raisons de se montrer optimiste à l'heure où l'économie tunisienne est en pleine crise.
Situation et perspectives commerciales
Contrairement aux idées reçues, les entreprises tunisiennes carburent bien malgré la conjoncture actuelle et l’environnement fragilisé et instables du pays. Ainsi, 54 % des entreprises tunisiennes connaissent une amélioration de leurs chiffres d'affaire en 2015 par rapport à 2014, et notamment les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 50 millions de dinars. L’augmentation du chiffre d’affaires est avant tout le fruit des efforts déployés par les entreprises elles mêmes et le facteur externe d’amélioration de l’activité pour le secteur ou le marché n’apparaît pas comme déterminant.
Cependant, 25 % des entreprises concernées par le Baromètre EY font état d'une baisse de leur chiffre d'affaires en 2015. Une baisse qui s'explique par la conjoncture économique défavorable mais pas seulement. D'autres raisons à caractère exogène sont citées comme la concurrence déloyale (contrebande ; marché informel, etc...) ou la demande clients. Ces entreprises-là devraient rebondir en 2016 à 36 %, rester stable à 39 % et voir leur situation dégrader davantage à 25 %.
Comme perspectives, le Baromètre EY cite plusieurs facteurs d'influence à l'évolution des entreprises tunisiennes dont notamment l'évolution de la conjoncture économique et sociale, l'amélioration de la situation sécuritaire et la stabilisation de la situation politique.
Situation interne liée aux processus opérationnels
Contrairement à la période entre 2011 et 2013, seulement 13 % des entreprises font part d’une dégradation des processus supply chain (approvisionnement, production, distribution). Plus de 50 % d'entres-elles rapportent même une amélioration de leurs processus en 2016. Les réponses apportées par le Baromère EY des entreprises concernant les facteurs ayant impacté positivement leurs processus supply chain sont partagées. Elles se sont en effet appuyées sur une démarche mettant en œuvre des projets internes d’amélioration de la performance opérationnelle. Cette approche a été mise en œuvre de la même manière par les entreprises de plus et de moins de 50 millions de dinars de chiffre d’affaires. Les deux autres facteurs principaux cités sont le maintien de relations fortes aussi bien avec les clients qu’avec les fournisseurs. Ceci exprime une forte maturité des entreprises, qui cherchent la stabilité en s’appuyant sur le renforcement de leurs relations avec les parties prenantes opérationnelles directes.
Néanmoins, concernant l'amélioration de la situation interne au cours des douze prochains mois, seulement 54 % des entreprises font preuve d'un fort optimisme. Les entreprises restent résilientes mais laissent apparaître quelques signes d’essoufflement et seules les entreprises du secteur des produits de consommation, du secteur pharmaceutique et du secteur de l’énergie et des entreprises travaillant à destination de l’étranger, estiment leurs activités non menacées.
Stratégies d'investissement et création d'emplois
Malgré un climat d'investissement clairement défavorable ; seulement 30 % des entreprises prévoient une amélioration dudit climat ; les dirigeants des entreprises tunisiennes comptent en grande majorité augmenter ou maintenir leurs investissements. Seuls 11 % comptent le réduire.
Pour répondre à la conjoncture actuelle, les entreprises tunisiennes misent sur des programmes de réductions des coûts, l'identification des partenariats à l'étranger mais aussi sur l'augmentation du financement par des fonds propres.
Par ailleurs, si le Maghreb continue à tenir le haut du pavé en termes de présence internationale des entreprises tunisiennes, l’Afrique sub-saharienne s’affiche incontestablement comme la destination de demain. 20% des entreprises y sont déjà implantées et 26% l’envisagent de façon sérieuse. Dans le futur, les entreprises tunisiennes misent, de surcroît, sur des partenariats avec d'autres entreprises ou institutions, la diversification vers de nouveaux secteurs et l'acquisition d'autres entreprises.
Conjoncture externe
Malgré une stabilité politique apparente, les dirigeants d’entreprises pointent la lenteur des réformes, l’absence d’un leadership prononcé, l’absence d’une vision stratégique sur le moyen et le long terme ainsi qu’une prise de décision plus qu’approximative comme les raisons de leur pessimisme vis-à-vis de la situation politique du pays.
Ceci se reflète également sur les projections dans le futur, puisqu’ils sont 40% à juger que la situation politique devrait se dégrader au cours des 12 prochains mois. Seulement 31% des dirigeants d’entreprises ont exprimé sentir des espoirs d'amélioration.
En ce sens, 90 % des dirigeants d'entreprises estiment que la situation économique et sociale reste mauvaise et c'est loin d'être une surprise. Cependant, « seulement » 49 % d'entre-deux pensent que la situation va se dégrader davantage. Les perspectives de stabilisation s'en trouvent repoussées à plus de trois ans alors que des fortes attentes sont espérées dans la lutte contre le terrorisme, la contrebande et l’économie informelle. Soit donc les mêmes maux qu'en 2014 mais à tout autres échelles de priorités.
Téléchargez le baromètre 2016 des entreprises en Tunisie par EY.
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