La CONECT a publié ce 15 mars 2018, son rapport MIQYES, conçu pour être un baromètre de la santé des PME en Tunisie, basé sur un questionnaire adressé aux décideurs au sein de 500 entreprises entre le 30 janvier et le 23 février 2018. L'étude réalisée par la CONECT couvre les 24 gouvernorats tunisiens, selon une méthode de quotas, par secteur, taille de l’entreprise et gouvernorats, établis en se basant sur les données les plus récentes du Répertoire National des Entreprises (RNE).
Cette étude a été réalisée avec le cabinet HLB GS Audit & Advisory en partenariat avec le PNUD, il s'agit de la deuxième édition, mettant sous la loupe le capital humain, l’accès aux marchés, l’accès au financement et le climat des affaires en général.
Parmi les principaux résultats dégagés par le rapport, et en ce qui concerne l'ancrage économique des PME en 2017, il ressort que la part des marchés extérieurs a progressé de 71,1% en 2016, à 75,5% en 2017 contre 24,3% pour le marché tunisien. La France reste le principal marché étranger pour les PME étudiées, représentant 44,4% de leurs activités, contre 13,8% pour l'Italie, 12,19% pour l'Algérie et 3,9% pour l'Allemagne.
Le rapport démontre par ailleurs, une évolution mitigée en termes de chiffres d'affaires, puisque seule 39,3% des PME contactées ont vu leurs chiffres d'affaires progresser par rapport à 2016, alors que 16,7% affichent une stagnation de leurs revenus et 35,7% ont constaté une baisse.
Quand au volet de l'innovation et de l'adaptation, le rapport fait état de 35,8% de PME ayant lancé un nouveau produit ou service en 2017, alors que pour l'année en cours, près de 54,6% des PME étudiées comptent lancer un nouveau produit ou service, alors que 37,8% ont répondu par la négative.
D'autre part, la Conect nous apprend que sur les 500 PME concernées par le rapport, 63,3% ont compté de nouveaux clients en 2017 contre 59,4% en 2016. 30,6% des sociétés interrogées ont refusé un contrat ou marché pour manque de capacité, en hausse par rapport au rapport 2016, qui fait état de 28,1% des PME contactées. Les PME ayant refusé un contrat ou marché pour manque de rentabilité représentent pour leur par 42,3% en 2017, contre 44,4% dans le précédent rapport.
Nous apprenons également, que 35,2% des PME présentes dans l'échantillon MIQYES 2017, ont perdu un ou plusieurs clients importants l'année dernières, les principales raisons sont les difficultés financières du client lui même (23,3%), le manque de compétitivité prix (21,4%), la situation générale et l'insécurité (11,7%), les problèmes logistiques, notamment externes (10,8%), les problèmes financiers internes (9,1%), la concurrence (5,7%) et la baisse de la demande du client (3,2%).
D'un autre coté, 26,7% des PME ont subi des arrêts fréquents de la production en 2017, avec 3,3 ruptures moyennes contre 3,4 en 2016. Les principales raisons citées par les responsables interrogés sont liées à l'outil de travail et les matières premières, à l'origine de 46% des arrêts, devant les perturbations externes ( 12,3%), l'absence de demandes des clients expliquent 12% des arrêts enregistrés en 2017, alors que les tension sociales et grèves représentent 9,9% contre 7,4% en 2016. D'autres raisons sont citées dans le rapport, comme les problèmes de financement (6,4%), les coupures de courant (5,2%), ou encore les problèmes climatiques (4,7%) ou les procédures administratives (3,4%).
Pour ce qui est de l'accès au financement, le rapport fait état de 33,7% de PME seulement ayant eu recours aux crédits de gestion. 38,8% ont déposé des demandes de crédit en 2017, les taux d'acceptations se sont établis à 51,1% pour les crédits d'investissement contre 45% en 2016, et à 60% pour les crédit de gestion ou d'exploitation contre 68% en 2016.
Pour le volet ressources humaines, le rapport révèle une baisse de la cadence, avec 0,5 cadres recrutés en 2017 contre 0,9 en 2016, et 2,3 contre 1,4 pour les recrutements nets non cadres.
51% des PME disposent d’un responsable commercial, 65% d’un responsable financier et 43% d'un responsable RH. 35,6% des entreprises n’ont pas recruté en 2017 pour inadéquation des profils contre 31,3%. Le rapport évoque par ailleurs, la santé des employés et les transports publics comme principaux facteurs de l’absentéisme dans les PME
Pour ce qui est de l'environnement des affaires, la CONECT note une baisse de la menace de la concurrence informelle, en effet 59,1% des PME estiment y être confrontées en 2017 contre 68% l'année précédente. 45% des PME tunisiennes souffrent encore de l’impact de la situation en Libye
Quant à la perception de la corruption, l'étude révèle que 50,3% des dirigeants estiment que les entrepreneurs peuvent travailler convenablement sans être obligé de donner des pots de vin, contre 43,3% en 2016.
Dernier volet du rapport MIQYES 2017, la rentabilité et la confiance en l'avenir. Selon les résultats dégagés, 23,% des entreprises tunisiennes ne sont pas parvenues à dégager des bénéfices comptables, contre 24% en 2016. Les entreprises bénéficiaires représentent 59,6% en 2017 vs 69,2% l’année précédente. 15,2% des entreprises interrogées n'ont pas été en mesures de répondre. Par secteur, le rapport signale que près de 40% des PME industrielle ont enregistré une perte comptable en 2017.
Il ressort également, que les responsables restent majoritairement optimistes pour l'avenir de leurs entreprises, avec toutefois une tendance légèrement dégradée (65,3% en 2017 contre 67,4% en 2016). Les exportateurs sont les plus confiants quant à l’avenir de leurs entreprises, fait remarquer la CONECT, puisque 76,1% affichent une perception positive des années à venir, contre 61,8% dans le rapport précédent.
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