Réunissant les intermédiaires de la place dans son nouveau
siége, la
BIAT a présenté les chiffres clés de l’année 2005 et reconduit ses
principaux objectifs stratégiques. Le total bilan de la banque s’est élevé à 3,7
milliards de DT (+10%). Ainsi, la banque a dépassé ses objectifs d’activité
aussi bien dans les crédits +13,2% à 2,4MDT que dans les dépôts +13% à 3MDT.
Plusieurs signes réconfortent le management dans sa politique et ses
orientations dont, notamment, la capacité forte et confirmée du réseau de la
banque à collecter les dépôts à vue. Grâce à sa position de marché très
confortable, la
BIAT arrive à couvrir jusqu’à 81% de ses emplois par les dépôts clientèle,
formés à 41% par des dépôts de très courte durée et facilement recyclables. En
2005, le coût des dépôts s’est stabilisé à 3,1% après une baisse continue durant
les trois années d’avant. Plus sensibles au coût des ressources, la marge
d’intermédiation et le produit net bancaire de la
BIAT ont été en légère hausse, progressant tous les deux de 4%,
respectivement à 123,9MDT et 178,5MDT. A signaler que la banque a pu gagner sur
les revenus non bancaires prés de 9% de plus que l’année dernière. Ces revenus
contribuent désormais à hauteur de 15,2MDT dans le PNB contre 39,4MDT pour les
commissions, ce qui laisse, toujours, prévaloir une structure de PNB fortement
dépendante des intérêts à l’image du PNB sectoriel.
En matière de risques, une légère détérioration a marqué
les CDL qui sont passées de 381 à 438,6MDT. D’après M. Nouira, Président du
Directoire de la banque,
BIAT a été amenée à classer des créances très anciennes pour la première
fois et à constater les agios et provisions qui devront s’y rattachés pour
respecter la convention de prudence. Ces créances n’ont aucun lien avec la
politique de crédit actuelle qui semble, donc, plus rationnelle. Il faut savoir
que la banque dispose actuellement d’un système d’information plus développé qui
permet une classification plus fine. En parallèle, la banque a crée une
structure à part la dotant des moyens humains nécessaires pour étudier les
dossiers d’impayés qui sont restés en suspens. M. Nouira a promis des résultats
très positifs sur ce plan puisque tout dinar qui sera récupéré par des divers
recours amicaux ou judicaires, à condition qu’il soit déjà totalement
provisionné, sera comptabilisé dans le bénéfice net de la banque.
Côté perspectives,
BIAT maintient ses objectifs déclarés en matière de couverture de CDL (70%)
et de ratio de solvabilité (>10%). L’augmentation de capital prévue au cours de
cette année permettra à la banque de lever prés de 125 millions de DT de fonds
propres. Cet argent servira à renforcer la solvabilité de la banque et à lui
donner les moyens pour financer son plan de développement. Voyant certaines
banques concurrentes se lancer dans une course effrénée pour gagner du terrain,
BIAT affiche clairement son intention d’accélérer l’extension de son réseau
local et de saisir les opportunités fort intéressantes sur les marchés algérien
et libyen. Le Management de la banque est convaincu que le paysage bancaire
tunisien verra des mouvements de consolidations qui feront émerger deux pôles
concurrents de banques locales, formées autour de trois banques privées et trois
banques publiques, auxquelles on veut opposer les banques étrangères. Personne
ne pourra ignorer l’apport qualitatif de la concurrence étrangère, mais personne
ne connaît mieux le marché local que les tunisiens eux-mêmes, a fait savoir M.
Nouira, pour conforter sa vision du secteur.
Dans ce dessein, le titre
BIAT fait l’objet, aujourd’hui, d’intérêts acheteurs prononcés provenant de
privés locaux qui sont en train de former un noyau dur, qui s’est matérialisé,
finalement, par une minorité de blocage. Ce terme barbare de blocage est,
plutôt, évocateur des manœuvres boursières hostiles qui sont restées un peu
étrangères à notre bourse. La direction de la banque se déclare neutre vis-à-vis
de ce que peut enregistrer son capital de manœuvres. Elle ne compte nullement
s’employer dans un sens ou dans un autre pour favoriser l’une des deux options
que peut connaître la structure de son actionnariat, qui compte des groupes
bancaires internationaux de renom et des partenaires financiers stratégiques. M.
Nouira qui confirme, par ailleurs, que la banque peut être opéable à tout
moment, ne cache pas sa satisfaction de voir les échanges s’intensifier autour
du GDR émis sur la bourse de Londres et de l’action négociée sur la bourse de
Tunis à des prix jugés parfois exagérés. Plusieurs défis à relever attendent la
BIAT pour justifier cet intérêt croissant. Les projets algériens et libyens
seront finalisés d’ici peu et devront révéler la vraie capacité de la banque à
s’exporter.
Pour les quatre premiers mois de l’année, tous les
indicateurs d’activité ont enregistré des progressions exceptionnelles ce qui
augure d’une bonne année pour la
BIAT.
La banque servira 1,1 DT de dividende. Elle tiendra ses AGO/AGE
le 31 de ce mois, notamment pour statuer sur la prochaine augmentation de
capital qui prévoit une prime d’émission de 15 DT, une prime qui privilégie
l’actionnaire local.
© Copyright Tustex 2006