Rétrospective boursière pour l’année 2005. (Rendement, liquidité, performances sectorielles, introductions,…)

Rendement et Liquidité :              

Avec une performance indicielle pour l’année 2005 de la
Bourse de Tunis de 20%, le bilan global est particulièrement flatteur dépassant
même les anticipations de l’ensemble du marché en début d’année. La bourse de
Tunis inscrit là sa deuxième meilleure performance des 10 dernières années en
terminant sur un nouveau plus haut historique du TUNINDEX à 1615.12 points.
Toutefois en léger recul par rapport au pic du 02 décembre à 1630,77 points. En
intégrant la dépréciation du dinar par rapport au dollar US, cette performance
annuelle se réduit à 18,6%. Le rendement en dividende du marché tunisien s’est
replié à 3,7%, affecté par la non distribution de bénéfices par cinq autres
sociétés cotées à savoir

BNA
,

STB
,

SOTETEL
,

SOMOCER
et

GL
.

Comparativement à des marchés de la même classe de
maturité, la Bourse de Tunis se trouve beaucoup plus proche, en terme de
performance indicielle, de la Bourse de Casa qui termine désormais l’année avec
un rendement dépassant les 20%. Loin devant, les bourses d’autres pays arabes
tels que l’Égypte et les bourses des pays du golfe se sont retrouvées à la tête
du podium avec des performances dépassant largement les 100% et des
capitalisations boursières qui se chiffrent à fin 2005 en centaines de Milliards
de dollars US.

Côté physionomie, le marché a débuté l’année 2005 en
basse allure marqué principalement par les épisodes successifs des difficultés
de la

SOTETEL
mais aussi par le poids de l’effort de provisionnement affiché au
31/12/2004 par la majeure partie des banques de la Place. Cet effort qui a
réduit les niveaux de distribution à zéro, de quelques banques publiques et
d’une banqué récemment privatisée, n’a pas empêché le compartiment des banques
privées d’afficher d’excellentes performances boursières. Ainsi, la

BIAT
(+77,2%), la

BT
(+53,1%), l’UBCI
(+44,5%) et l’ATB
(+25,8%) ont été les principaux contributeurs de la hausse de l’indice grâce à
la fois à une amélioration de leurs fondamentaux et à un regain d’intérêt des
fonds d’investissement étrangers pour les deux premières banques sus indiquées.
La tendance haussière s’est également renforcée à partir de la fin du premier
semestre grâce au fort rebond de plusieurs petites et moyennes capitalisations
dans le sillage d’un intérêt d’investisseurs du golfe pour ces valeurs. Compte
tenu des faibles flottants de celles-ci, de fortes pressions sur leurs prix ont
été enregistrées ce qui a permis au TUNINDEX de booster sa performance au
deuxième semestre de 13%.

Sur une année pleine, le volume quotidien moyen s’est élevé
à près de 2,8MDT pour 250 séances de cotations contre une moyenne journalière de
1MDT pour l’année 2004. Quant au volume des opérations d’enregistrement celui ci
s’est élevé à 841MDT, boosté par l’opération de privatisation de la

BS
, soit une amélioration notable de 148% par rapport à 2004, portant le
volume global à 1.567MDT.

Les quatre nouvelles valeurs Introduites et la
privatisation de la Banque du Sud :

L’année 2005 a mis fin à l’inactivité du marché des OPV
puisqu’elle a enregistré pas moins de quatre nouvelles OPV. Le secteur des
composants automobiles est venu renforcer les rangs de la bourse avec

ASSAD
(+34%) et

GIF
(+49%) tandis que les secteurs du transport aérien et de l’immobilier se
sont renforcés avec

Karthago Airlines
et
SITS. Les
performances des sociétés nouvellement introduites ont été très bonnes et leurs
titres se sont échangés dans des volumes très importants avoisinant les 6
millions de titres pour

Karthago Airlines
, deuxième plus gros échange de la cote en 2005.

Néanmoins, bien qu’ayant réouvert les portes de la Bourse
aux petits porteurs via les OPV en question, le marché demeure toujours en
attente d’un nouveau poids lourds qui doperait l’intérêt d’une plus grande
tranche des citoyens afin d’asseoir une base populaire encore plus large.
Rappelons qu’un programme en collaboration entre le CMF et le Ministère de
l’Industrie, de l’Énergie et des PME viserait à partir de 2006 à encourager au
moins 50 entreprises concernées par le programme de mise à niveau à s’introduire
en Bourse.

Après l’UIB
(+21,3%), c’était au tour de la Banque du Sud

BS
(–4,9%) de connaître l’acquéreur du bloc stratégique détenu par l’État
tunisien. Cette opération qui réservait initialement à son acquéreur 33,54% du
capital de la

BS
, a vu le consortium marocco-espagnol formé par AttijariWafa Bank et la
Banco Santander, accaparer en fin de compte 3,54% dont 20% acquises auprès
d’investisseurs locaux. Cette opération a été réalisée à un cours unitaire de 9
DT, proche du cours de bourse, soit un montant global de plus de 96MDT. Sur la
liste des entreprises privatisables faisant partie de la Cote, on attendra pour
la deuxième moitié de l’année 2006, des concrétisations sur les valeurs

STIP
(-23,6%),

MAGASIN GENERAL
(-2,2%) et la STAR (+2,3%). Par ailleurs, des mastodontes
telles que Tunisie Télécom en sont encore à la recherche de partenaires
stratégiques et ne semblent pas encore définitivement fixées sur un projet
d’introduction en bourse.

Les Performances sectorielles :

A l’échelle sectorielle, tous les secteurs sont positionnés
dans le vert. A la plus haute marche, la distribution a gagné près de 40% grâce
notamment à

MONOPRIX
qui a marqué un rendement de plus de 61% sur l’année 2005,
bénéficiant de ses performances 2004 et 1S05 ainsi que l’ouverture de la
nouvelle enseigne d’Hypermarchés « Géant ». À la deuxième marche, c’est le
bancaire qui a grimpé de 29,8% grâce notamment à sa plus grande capitalisation,
à savoir

BT
(+53,9%). En parallèle,

BIAT
s’est adjugée aussi plus de 77% dans un intérêt acheteur grandissant de
la part d’investisseurs locaux et étrangers totalisant un volume de transactions
annuel de plus de 77,2MDT. Il y a lieu de noter qu’à une semaine de la clôture
de l’année 2005, la participation étrangère dans le capital de la

BIAT
s’élève à 33,4%. L’autre fait marquant dans le bancaire a été la
révision de la politique de distribution à zéro des deux banques

STB
(-22,6%) et

BNA
(-9,2%) et ce, sous le poids de leurs efforts de provisionnement pour
résorber leurs insuffisances de provisions.

Le bonnet d’âne a été attribué cette année au leasing qui a
été tourmenté depuis le milieu de l’année par l’affaire des financements fictifs
de

GL
. Une affaire qui a débouché un déficit record de la société en question
de plus de 5MDT. D’ailleurs,

GL
a perdu près de 30% sur l’année, soit une correction somme toute assez
significative. En parallèle, l’opération de fusion entre

TUNISIE LEASING
et

AMEN LEASE
, qui ne devrait pas se concrétiser avant l’assainissement complet
du portefeuille d’AMEN
LEASE
(radiée de la cote en octobre),  a été aussi mal assimilée par le
grand public qui s’est rabattu sur d’autres secteurs à la visibilité plus
claire. Ceci dit,

TUNISIE LEASING
a été aussi performante que le marché gagnant au terme de
l’année 19,3% démontrant son positionnement de leader sur le marché aux côtés d’ATL
(+3,5%).

Avec une capitalisation boursière de 83MDT,

Karthago Airlines
(+72,9%) a permis au secteur du transport aérien d’être
aussi performant que le marché et ce, malgré les difficultés qu’aient trouvé

TUNISAIR
(-12,8%) à s’affermir avec la flambée des cours du brut qui ont
battu tour à tour des plus hauts historiques à plus de 70$ US le baril l’été
dernier.

Dans l’agroalimentaire, la liquidation de

STIL
et son radiation de la cote et le programme de sauvetage concocté pour

Tunisie Lait
(-30,6%) par son administrateur judiciaire, et qui est basé sur
un coup d’accordéon faisant intervenir de nouveaux actionnaires privés, ont
dominé ce compartiment.

SFBT
a, de son côté, fini l’année, sur un bilan équilibré (+5,9%).

Parmi les valeurs qui ont surperformé le marché :

A la tête du palmarès de plus fortes hausses, les mid-caps
n’ont pas négocié leurs places.

SIPHAT
(+78,8%) forte de son joint-venture avec les laboratoires Pierre
Fabre et la

SOTRAPIL
(+107,6%) avec son projet majeur du pipeline multiproduits « Skhira
- le Sahel » ainsi que les éventuelles retombées de l’installation de la
nouvelle raffinerie de brut au terminal Skhira, ont été la cible de spéculations
accompagnant l’entrée sur ces lignes de fonds étrangers venant du moyen orient.

SOTRAPIL
a vu le taux de la participation étrangère dans son capital passer
de 1,4% au 31/121/2004 à plus de 5% à fin 2005, alors que le mouvement sur la
SIPHAT a été encore plus perceptible voyant les étrangers passer de 1,05 à 8,69%
dans son capital. De même,

ELECTROSTAR
(+65,2%) a bénéficié des mêmes mouvements. De telles lignes de
petites et moyennes capitalisations semblent offrir des occasions de gains plus
faciles avec des perspectives prometteuses qui doivent être concrétisées à
temps. Et une nouvelle fois, notre marché se trouve dans l’incapacité d’absorber
des flux assez conséquents provenant des étrangers affichant une sensibilité
assez élevée face à de telles annonces.

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