Les dirigeants de
AMEN BANK, et à leur tête son Vice-président Mr Ahmed El Karam, se sont
présentés le 29 octobre au siège de l’AIB pour une nouvelle rencontre avec les
analystes et les médias de la place, la cinquième d’une série qui durera jusqu’à
la semaine prochaine. Au menu, les réalisations de la banque au 30 septembre
2008, ses perspectives, et bien sûr la question du moment, la crise financière
et ses implications possibles tant sur
AMEN BANK que sur l’économie tunisienne.
D’entrée, Mr El Karam a résumé la situation de
son établissement, « une banque qui se porte très bien », avant un retour sur
les chiffre de l’année 2008 jusqu’au 30 septembre : Un chiffre d’affaires de
185,268 MD, en hausse de 17,1% ; cette progression découle de la hausse des
intérêts de 15%, la progression de 23% des commissions. A ce titre, Mr El Karam
a rappelé que l’ensemble de la masse salariale de la banque est désormais
couvert par les commissions, un ratio très recherché dans la profession. Les
opération s financières ont également généré des revenus en hausse de 24,2% à
24,5 MD. Les dépôts de la clientèle au 30 septembre sont en hausse de 17,6% et
le ratio de liquidité tourne autour de 116%. Le PNB des neuf premiers mois est
de 91,3 MD, en croissance de 12,6%.
Par ailleurs, la couverture des risques est
passée en priorité, au delà de ce qu’exige l’évaluation classique : un effort
accru de provisionnement a été mené en vue d’atteindre un taux de couverture de
70% d’ici 2009. Les créances classées sont passée de 17,5% au 30 septembre 2007,
à 16,2% cette année, et devrait être ramené sous les 15% en 2009.
Le résultat net de la banque estimé au 30
septembre 2008 a déjà couvert, voir dépassé celui de l’année 2007, avec 31,4 MD,
soit une amélioration de 53,8% par rapport au 30 septembre 2007. Pour 2008, les
bénéfices prévisionnels sont de l’ordre de 41 MD.
Comme attendu, le traditionnel débat a dépassé
le périmètre de la banque pour s’étaler sur la crise actuelle, et ses possibles
retombées sur la Tunisie. A ce sujet, Mr El Karam estime qu’il n’y a pas matière
à redouter des risques majeurs, ni pour les banques, ni pour l’économie
tunisienne. Les manifestations de la crise en Tunisie ne sont pas techniques,
mais psychologiques, et aucun ingrédient n’est présent pour affecter l’économie
réelle, pensant notamment aux subprimes, et au mécanisme de propagation qu’est
la titrisation. Les conditions de crédit en Tunisie sont stables, le responsable
a notamment cité l’exemple des crédits logement gérés par sa banque, pour
lesquels les impayés ne sont que de 0,4%, et le marché interbancaire est
administré par la BCT.
Mises
à part quelques éclaboussures qui pourraient toucher les exportations de notre
pays, Mr El Karam semble plus porter son attention sur les opportunités qui
accompagnent cette crise, estimant que le défi majeur n’est pas de dépasser le
contexte actuel sans dégâts, et les antécédents ne manquent pas, mais plutôt
l’après crise, qui implique un repositionnement de notre pays dans l’économie
mondiale. Mr El Karam a d’ailleurs évoqué le budget 2009, qui prévoit le non
recours au marché international qui provoquerait un surcoût ; il s’est félicité
de la hausse des subventions allouées à la caisse de compensation, et à la
progression prévue de 20,2% des investissements de l’Etat, signe d’une solidité
de l’économie qui a dépassé d’autres moments difficiles sans grands dommages. Il
faudra profiter de la délocalisation de certaines grande s firmes qui
recherchent les coûts compétitifs, de s f lux touristiques qui se détourneront
des destinations lointaines et donc coûteuses.
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