Le groupe UADH poursuit son ouverture sur la communauté boursière en conviant TUSTEX au siège d'Economic Auto. Son Directeur Anis Majoul, nous a accordé un entretien dans les locaux en pleine expansion de cette filiale, importateur et distributeur exclusif en Tunisie de la marque japonaise Mazda. Il a été question de retracer l'évolution récente de l'activité de la société et ses perspectives à court termes, avec un bref aperçu sur la situation du marché automobile dans notre pays.
Anis Majoul s'est d'emblée félicité des résultats de Mazda, qui a d'ores et déjà réalisé les objectifs visés pour 2017. A fin septembre 2016, les immatriculations totales de véhicules sur le marché tunisien avoisinent les 63 mille unités avec une progression de la part du marché officiel qui monte à 70% vs 65% il y a un an.
Le marché officiel affiche en effet une hausse de 15% par rapport aux neuf premiers mois de 2015, à 45 mille nouvelles immatriculations. Pour sa part, Mazda compte 1234 véhicules, en hausse de 9,11% pour une part de marché de 2,76%.
Sur la proportion des voitures particulières par rapport aux voitures utilitaires, Mazda a réalisé 78% de ses ventes en unités, contre 71% en 2015 et 48,48% en 2014. Notons ici que le quota d'importation actuel accordé à Economic Auto est de 1800 unités, il peut atteindre 2100 avec les ventes administratives qui sont comptabilisés en tant qu’hors quota, nous a assuré Majoul.
Petit bémol toutefois, le taux de marge est en baisse en 2016, en raison de la flambée du Yen (+28% par rapport du Dinar en moins de 3 mois), la société a certes répercuté les fluctuations du taux de change trois fois sur les prix de vente, +13% en cumul sur le prix de la Mazda 2, à titre d'exemple, qui est passée de 37 à 41,5 MD, nous a indiqué le manager.
La marque a plutôt bien résisté à la hausse de ses prix de ventes, a-t-il ajouté, la hausse de la monnaie japonaise devrait tout de même engendrer une grande perte de change au niveau des résultats de fin d’année. L'érosion du pouvoir d'achat du ménage tunisien sous l'effet de la dépréciation du dinar est un problème général qui pénalise tous les concessionnaires automobiles dont certains ont été contraints d’en limiter l'effet sur leurs clients. Pour les années à venir, Economic Auto veut accroitre la notoriété de la marque japonaise en Tunisie, avec de nouvelles sorties très attendues comme le crossover CX-3 ou encore la MX-5, le roadster le plus vendu au monde avec plus d'un million d'exemplaires, et qui sera commercialisé en 2017 en Tunisie dans sa version à toit rigide rétractable.
Dans le segment des grands SUV, la société introduira le CX-9 avec une motorisation 2,5L skyactiv. Ces modèles connus pour leur fiabilité sont déjà très attendus par les adeptes de la marque Japonaise en Tunisie. Outre les efforts de communication, la société travaille sur l'extension de son réseau qui compte actuellement 11 points de ventes.
Le site de Ben Arous fait l'objet de travaux d'extension qui porteront la superficie du showroom à 950 m², avec d'importantes superficies de stockage additionnelles dans un nouveau bâtiment de 700 m² x 4 niveaux. En outre, une enveloppe de 8 MD sera dédiée à la construction de nouveaux sites du lac et Mghira, dont l'ouverture est prévue pour fin 2017.
Pour ce qui est des objectifs de vente, Economic Auto envisage de dépasser de 20% le nombre de véhicules vendus en 2016, en comparaison avec les prévisions du Business Plan. Le chiffre d'affaires devrait progresser de 15% par rapport au prospectus et +10% d'année en année sur les prochains exercices selon Anis Majoul. Fin 2016, le résultat net devrait augmenter autour de 10% vs 2015, tenant compte de la perte de change prévoit le DG.
Anis Majoul insiste cependant sur la nécessité de libéraliser le marché qui pourrait intervenir d'ici 2 ans avec le travail conjoint de tout le monde. L'introduction des nouvelles marques chinoises constitue un premier pas en ce sens, nous lui avons d'ailleurs demandé si les nouvelles venues pouvaient perturber les ambitions de Mazda Tunisie, chose improbable selon lui, et ce du fait du nouveau positionnement de la marque nipponne en tant que Premium Brand. Dans un marché libre, Mazda pourrait facilement vendre 5000 véhicules et d’accroitre d'au moins de 100% son chiffre d'affaires par rapport aux projections avec une belle force de frappe sur les 4x2, actuellement régis par une vielle loi datant de la privatisation de la STIA et qui n' a plus lieu d'être, nous a expliqué Anis Majoul.
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