Lors de la communication financière organisée au siège de la Bourse de Tunis, à l'initiative de la STB, le management, en la personne de son directeur général, Samir SAIED, a présenté l'état d'avancement de la stratégie de transformation adoptée par la banque, et les principaux chiffres prévisionnels à l'horizon 2020.
Ainsi, la banque prévoit une croissance moyenne de 7,2% des dépôts pour atteindre à terme, 7185 MD. L'encours net des crédits évoluera selon le Business Plan au rythme de 7,1% annuellement pour atteindre 7300 MD en 2020. En terme de Produit Net Bancaire, la STB table sur une croissance de 16,7% en moyenne pour atteindre 575 MD. Le résultat brut d'exploitation atteindra selon les prévisions, 314 MD, soit un TCAM de 17,7%. En 2020, la STB prévoit de réaliser un bénéfice de 185 MD, soit une évolution annuelle moyenne de 46,2%. A noter qu’à fin 2016, la banque affiche un résultat net avant restructuration sociale de 70 MD contre 33 MD en 2015 et -116 MD en 2013. Ce rétablissement de la rentabilité financière de la banque est inéluctable après l’effort financier consenti par l’Etat tunisien dans le cadre de la dernière recapitalisation pour 757 MD sur la base des conclusions de la firme PwC, et qui a suscité beaucoup d’interrogations au niveau de l’ARP. Le management se trouve, depuis, devant un défi historique, héritant de la plus mauvaise situation d’une banque publique avec un stock de créances non remboursées de 2,5 milliard de DT. L’inversion de la courbe de performances a été prévue pour fin 2016 selon le management. Il semble que ce dernier est conscient de la lourdeur de la tâche. Sa stratégie mûrement réfléchie se décline en 13 axes et 47 chantiers et plus de 200 initiatives. Les deux premières années devront coïncider avec la sortie de crise par l’assainissement des actifs risqués principalement touristiques. La banque se propose d’agir en chef de file afin d’apport son soutien à ses clients en difficultés en synergie avec les bureaux d’étude et consultants. Pour les cas réticents, la STB veillera à préserver ses intérêts à travers l’exercice de ses garanties.
La STB Agira pour donner toutes les chances aux sociétés mises en difficulté par la conjoncture économique et sociale et apportera en collaboration avec la fédération du tourisme et les opérateurs du secteur son savoir faire en ingénierie financière pour alléger le service de dette en temps de crise avec retour sur investissement en période faste. Pour cela, la STB supportera un risque raisonnable à court terme afin de contribuer au redressement du secteur et d’en partager les fruits à moyen terme. La survie de la banque dépendra de la réussite de cette démarche et la compréhension des diverses parties prenantes, professionnels en difficulté, Banques partenaires et l’Etat. L’APTBEF vient d’appuyer la démarche de la STB en la nommant chef de file pour contribuer en collaboration avec la fédération du tourisme à élaborer des propositions de redressement du secteur et de résolution de l’endettement bancaire
Il est à rappeler que l’arsenal juridique qui devrait garantir les intérêts des apporteurs de fonds dans le cadre de la loi sur la société de gestion d’actifs n’est plus d’actualité après les craintes exprimées par certains professionnels. Cette nouvelle chance sera donc la dernière. La STB propose de créer une structure d’accompagnement qui veillera au suivi périodique de l’état d’évolution aussi bien du programme de remise à niveau que celui d’assainissement financier à travers une représentation dans le conseil d’administration de l’entité. La STB espère récupérer une partie non négligeable des provisions qu’elle a constituées pour ces risques pendants. Son service de recouvrement devrait être étoffé et outillé pour devenir plus performant. Le BP prévoit une productivité en nette hausse entre 2016 et 2020 qui passera de 153 mille DT à 219 mille DT par agent en 2020.
L’exercice 2018 devrait être une année charnière puisqu’elle devra correspondre à l’accélération de la croissance qui se veut rentable et durable selon le BP de la banque. Le décollage sera pour 2020. Pour répondre aux exigence du FMI, la banque n’a plus le choix que de réduire drastiquement et rapidement son taux des créances classées (ratio NPLs) qui s’est élevé à 28,2% (fin 2016), pour un taux de couverture par les provisions de 73,1%. En parallèle, ses ratios tier 1 et tier 2 devront atteindre les objectifs tracés dans le BP à savoir 10,6% et 13,4% vers 2020.
Dans un autre volter, Samir SAIED a annoncé 14 nouvelles agences STB qui seront mises en places une tendance qui n'est pas contradictoire avec l'objectif de digitalisation prônée par la nouvelle stratégie de la STB implémentée depuis juillet 2016. Par ailleurs, le nouveau système d'information (Global Banking) 100% tunisien est en phase de parallel run, et aboutira à un premier Switch off à Bizerte le 10 avril puis pour toute la banque le 22 mai 2017. Cette réforme de moyens informatiques sera accompagnée par le rajeunissement de l’effectif et l’encouragement des départs volontaires et la mise en place d’une nouvelle dynamique de motivation pour le personnel ; La banque lancera aussi de nouvelles solutions monétiques. Au niveau des réformes des modes de gestion, une refonte du système de notation interne pour une meilleure qualité du portefeuille crédit est prévue. En 2020, les clients de la STB pourront profiter de services innovants grâce au processus de digitalisation de la banque (Banque dans la poche, connectivité avec les SI des clients… etc).
Enfin, interrogé sur l'affaire BFT, le directeur s'est gardé de s'étaler sur le sujet, mais a tenu à rassurer l'audience sur le fait que la banque joint de toutes l'assistance et du soutien de la banque centrale et du ministère des finances, l'affaire n'aura presque aucune retombée sur la banque, a-t-il insisté.
Sur la question des créances accrochées touristiques, Saied à rappelé que le total des engagements de la STB dans le secteur s'élève à 1700 MD, dont 80% sont des créances accrochées. Il a rappelé que pour mettre en œuvre la démarche d’assainissement prônée dans le BP, une feuille de route est en préparation pour leur assainissement qui passera par le l'élaboration de Business plan pour chaque unité hôtelière selon sa propres situation financière afin de sélectionner les dettes seniors qui ont des niveaux de remboursement raisonnables. Pour les dettes non couvertes par le Business plan, les OCA pourraient constituer une solution qui serait exercée en cas de dérives dans la gestion par rapport aux objectifs. Par ailleurs, la banque sollicitera de la part de la BCT, la possibilité de proroger la circulaire 2015-12 pour 2017, les provisions additionnelles ne sont pas indispensables selon SAIED, compte tenu de la valeurs commerciale de certaines unités hôtelières.