La récente louable publication par le Conseil du Marché Financier - CMF - des indicateurs financiers des intermédiaires en bourse révèlent une très grande concentration du secteur à plusieurs niveaux.
Tout d’abord, au niveau des fonds propres, puisque 5 sociétés détiennent 60% des fonds propres totaux du secteur qui s’élèvent à 119 Millions de Dinars. Seules 3 sociétés ont des fonds propres supérieurs à 10 MD tandis qu’une dizaine de sociétés ont des fonds propres inférieurs à 2 MD.
Ensuite, au niveau des produits d’exploitation, avec 3 sociétés qui ont réalisé 53,8% du chiffre d’affaires global du secteur de 48,8 Millions de Dinars. Dans l’autre bout du spectre, 13 sociétés ne dépassent pas le Million de Dinars de revenus pour chacune d’entre elles et en cumulé représentent à peine 17,8% du secteur.
Enfin au niveau des résultats nets, où le résultat net cumulé des 4 sociétés les plus rentables représente environ 75% des bénéfices cumulés du secteur (hors pertes réalisées). Tandis que 10 sociétés réalisent les 25% restants. En revanche 9 sociétés sont déficitaires avec des pertes cumulées de 2,8 MD. Au total, le secteur dégage un résultat net cumulé de 7,1 MD soit un modeste 6,3% de rendement moyen des fonds propres.
Plus globalement, les questions cruciales qui se posent sur le secteur se résument autour des trois thèmes suivants :
- Les intermédiaires en bourse sont ils suffisamment capitalisés par rapport aux risques pris dans le cadre de leurs métiers et notamment la syndication de placements, l’activité de contrepartie et surtout l’Asset management (5,5 Milliards de Dinars d’actifs gérés) et la conservation de titres (8 Milliards de Dinars) ? Dans cette optique, quels sont les ratios prudentiels qui devraient régir ce secteur ?
- Comment faire pour réduire le très grand différentiel de performances entre les intermédiaires en Bourse. Une consolidation du secteur n’est elle pas nécessaire voire même urgente afin de remédier à la forte concentration qui le caractérise.
- Faut-il aller vers une nouvelle segmentation du secteur en allant vers une grande spécialisation du secteur qui introduirait des métiers tels que négociateur pur, compensateur, .... ?
Quelques 20 ans après la loi organique sur l’Appel Public à l’Epargne, la réglementation des acteurs du marché boursier devrait évoluer en rapport avec l’évolution constatée dans le secteur. Le paysage financier lui-même devrait être redessiné afin de doter le secteur de plusieurs acteurs d’envergure qui pourraient le booster et lui conférer une plus grande contribution dans le financement de l’économie tunisienne et la collecte de l’épargne.
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