M. Hédi Djilani élu premier président de l’Union Maghrébine des Entrepreneurs (UME) qui a vu le jour le samedi 17 février 2007 à Marrakech.[Suite]

Nouvelle instance économique dans l’espace maghrébin,
l’Union maghrébine des entrepreneurs (UME) qui regroupe les Confédérations
patronales des cinq pays du Maghreb, a vu le jour à Marrakech le samedi 17
février. Une manière pour les patrons de la zone de célébrer l’anniversaire de
l’UMA (Union du Maghreb Arabe) née un certain 10 février 1989 et dont les
activités sont presque gelées depuis 1995 à cause du différend algéro-marocain.
C’est le Tunisien Hédi Djilani qui a été élu président de ce regroupement qui
sera hébergé à Tunis.

L’initiative intervient une semaine à peine (le 10 février
2007) après la validation des statuts de la future banque maghrébine, décidée à
Rabat en marge de la session des ministres des Affaires étrangères.

Seulement, ne manquerait-on pas de relever, l’UME (Union
maghrébine des entrepreneurs) a vu le jour alors que les dissensions politiques
entre Etats membres sont loin d’être aplanies et que des restrictions sur la
circulation des personnes sont légion. D’autant que diverses restrictions
handicapent le commerce : 90% des entreprises sont publiques en Libye et, en
Algérie, les banques étrangères subissent d’importantes restrictions, n’ayant
pas le droit de faire du crédit aux particuliers. C’est sans doute, consciente
de tous ces problèmes que l’UME s’est fixé comme objectifs de promouvoir les
opportunités d’investissement et de partenariat économique entre les hommes
d’affaires de l’UMA. «L’ambition est de rendre cette union viable. Il y a
certains qui pensent que l’économie aide le politique. En tant que patronat
marocain, notre rôle est économique. Mais nous ne sacrifierons pas l’intérêt
national sur cette volonté de donner une impulsion aux échanges économiques»,
explique Mohamed Chaibi, vice-président de la CGEM en réponse à une question
d’Aujourd’hui Le Maroc. Et de déplorer certains obstacles freinant, aujourd’hui,
les affaires comme la libre-circulation des hommes, la non application des
nombreux accords signés entre Etats membres et les fameuses barrières non
tarifaires.

Pour venir à bout de ces obstacles, des instances comme
l’Union des banques maghrébines (UBM) créée en 1990 en vue de regrouper
l’ensemble des banques et établissements financiers implantés dans la zone, font
régulièrement des recommandations aux Etats membres. Dans son plan d’action pour
2007, l’UBM compte justement mener des études sur l’harmonisation des
réglementations sur l’application des règles de Bâle et l’organisation de la
supervision. Là aussi, les disparités entre Etats membres en terme de
développement du secteur bancaire, ne devraient pas être une sinécure.  A noter
qu’aujourd’hui, les échanges inter-maghrébins exprimés en valeurs ne
représentent même pas 2,7% des flux entre la zone et le reste du monde.

Les signataires de l’UME :

L’acte fondateur de L'UME a été paraphé à Marrakech par les
cinq présidents des Confédérations des entreprises de la Mauritanie, du Maroc,
de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye. Il s’agit respectivement de Mohamed
Lfadl ould Batah, de Moulay Hafid Elalamy, de Boualem M'rakach, de Hédi Djilani
(Tunisien, élu président de l’UME) et de Chaâbane Brahim El Mountassir. Reste à
donner à cette instance les ressorts nécessaires à son existence.

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