En vertu de deux contrats programmes dédiés au développement de la recherche et de la promotion de la technologie dans le secteur des phosphates et conclus avec le ministère de l'Industrie et de la technologie, la Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG) et le Groupe Chimique de Tunisie (GCT), s’engagent à développer la recherche sur un créneau hautement stratégique : l’extraction de l’uranium du phosphate et de l’acide phosphorique (23 avril 2010).
L’uranium, ce métal gris, peut être extrait en tant que minerai seul ou en tant que co - ou sous produit de l’extraction d’or, du cuivre et du phosphate.
La Tunisie, 3ème producteur du monde de phosphate avec une moyenne de production de 8 millions de tonnes par an pourrait recourir à l’uranium aux fins de réduire sa facture pétrolière, de satisfaire les besoins en uranium de sa future centrale nucléaire civile et d’en exporter une partie.
Selon un rapport publié, au mois de juin 2006, par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) l’uranium ne manque pas dans le monde. Le rapport estime que les réserves d’uranium dépassent largement 85 ans de consommation au rythme actuel, sans compter l’uranium contenu dans les phosphates, qui porterait les réserves à 675 ans.
Trois facteurs militent en faveur du développement de l’extraction de l’uranium à partir du phosphate.
Il y a tout d’abord le prix du pétrole qui ne cesse de fluctuer : la flambée des prix des hydrocarbures (100 dollars le baril contre 10 dollars en 2001) et de l’uranium (40 dollars la livre en 2006 contre 10 dollars en 2003). Du coup l’uranium se trouve revalorisé et son extraction fort rémunératrice.
Vient ensuite la sécurité nucléaire qui a fait beaucoup de progrès et s’est nettement améliorée. Le nucléaire a amélioré son image auprès des opinions publiques, longtemps traumatisées par l’accident de la centrale ukrainienne de Tchernobyl, en 1986.
Enfin, la mode est, aujourd’hui, aux centrales de petite et moyenne taille, un filon que les multinationales comptent exploiter et le mettre au service des petits pays. La Tunisie, tout autant que d’autres pays émergents, a fait le choix de s’engager dans l’énergie électronucléaire à des fins civiles. Elle a programmé pour 2020, la réalisation d’une centrale civile d’une capacité moyenne de 900 mégawatts.
Pour mémoire, le dossier de l’extraction de l’uranium du phosphate, qui était d’actualité, durant les années 60 du temps du collectivisme avant d’être abandonné pour des raisons de faisabilité technique, a été relancé, au mois de décembre 2008, par M. Rachid Sfar, sénateur et ancien premier ministre qui avait interpellé le ministre de l’industrie, de l’énergie et des PME, Afif Chelbi sur cette question. Dans sa réponse, le ministre avait annoncé «la possibilité de mener une étude sur l’extraction d’uranium à partir du phosphate»
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