Economie : L’économiste Hachemi Alaya met en garde contre l’impact sur le dinar d’une baisse précipitée du taux directeur de la BCT

Dans sa chronique hebdomadaire sur « Ecoweek », l’économiste Hachemi Alaya a mis en garde les autorités politiques et monétaires du pays contre une baisse précipitée du taux directeur de la BCT. Pour Alaya, une telle mesure «  .. ne ferait qu’aggraver la situation économique et financière du pays. Elle aurait pour effet de stimuler une demande de consommation de biens importés et donc, d’aggraver le déficit commercial sans pour autant stimuler l’investissement.”

Pour l’économiste, la baisse des taux ne ferait pas revenir à elle seule les investisseurs dont la raison principale de leur absence serait à chercher au niveau du climat politique qui prévaut dans le pays.

Pour le Professeur Alaya, “ la baisse des taux d’intérêt va accélérer la dépréciation du dinar et rendre sa dévaluation inévitable. Si, jusqu’ici le cours du dinar vis-à-vis de la paire euro/dollar a bien résisté́ à la baisse malgré́, (1) un différentiel de croissance et de perspectives de croissance défavorables à la Tunisie [par rapport aux pays partenaires et concurrents], (2) un différentiel d’inflation énorme, (3) un déficit commercial qui, bien qu’en léger reflux devrait sans doute rester supérieur à 10% du PIB cette année, et (4) un niveau d’endettement qui est loin de susciter un regain de confiance des investisseurs et des bailleurs de fonds, etc. Si malgré́ tout cela, le dinar a résisté́, c’est uniquement parce qu’il y a un différentiel de taux d’intérêt qui lui est favorable. Une baisse des taux sonnerait l’hallali pour le dinar et obligerait la Tunisie à dévaluer.”

Il est à rappeler qu’afin de relancer les investissements, plusieurs voix se sont élevées ces deux derniers mois pour demander une baisse des taux d’intérêt suite à la baisse relative de l’inflation en août et septembre à 6,7% alors que le taux directeur de la Banque Centrale est à 8%. A ce sujet, Hachemi Alaya souligne que l’inflation a baissé de manière significative un peu partout dans le monde et cite, à titre d’exemple, le Maroc qui a réalisé un taux d’inflation de 1,7% au mois d’août dernier.

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