Le FMI renforce la présence africaine dans ses organes de gouvernance

Dans une interview accordée à la chaine allemande Deutsche Welle, la directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), Kristalina Georgieva, a estimé qu'il est grand temps que l'Afrique obtienne sa place au sein de son institution financière.
 
Dans cette entretien réalisé en marge de la Conférence de Hambourg sur le développement durable, Georgieva a détaillé les mesures prises par le FMI pour soutenir le continent africain, dont de nombreux pays sont aujourd'hui confrontés à des niveaux de dette insoutenables, en grande partie dus aux emprunts destinés à financer des infrastructures et à l'impact économique de la pandémie de Covid-19.
 
Le Fonds travaille très étroitement avec les pays africains de trois manières, a indiqué la présidente. Premièrement, nous sommes une source de liquidités et de réserves pour eux. Nous avons fourni une allocation de droits de tirage spéciaux, qui n'augmente pas la dette, mais accroît les réserves et la liquidité. Nous avons également fourni un financement à une échelle exceptionnellement élevée pendant la pandémie de COVID-19 pour aider les pays à répondre à leurs besoins urgents — un prêt 16 fois plus élevé que d'habitude.
 
Deuxièmement, le FMI travaille avec les pays pour identifier les moyens lorsque la dette n'est pas soutenable et promouvoir la restructuration à travers le cadre commun ainsi que lors des discussions de la Table ronde mondiale sur la dette souveraine (GSDR). Jusqu'à présent, le Tchad, le Ghana, la Zambie, et maintenant l'Éthiopie, ont bénéficié de cette restructuration de la dette.
 
Troisièmement, le FMI est la seule institution à avoir fourni un allègement de la dette pendant la COVID, environ 1 milliard de dollars pour les 29 membres les plus pauvres, dont la majorité sont en Afrique. Mais permettez-moi de dire ceci : notre plus grand rôle pour aider l'Afrique est de soutenir sa croissance. La croissance est le meilleur moyen de vaincre la dette.
 
Evoquant la présence de l'Afrique dans la gouvernance du FMI, Kristalina Georgieva a indiqué qu'un membre supplémentaire venant de l'Afrique subsaharienne integrera l'organe de gouvernance et le Conseil d'administration à partir du 1er novembre. " Il y avait deux sièges pour l'Afrique subsaharienne, et maintenant les pays africains se sont organisés en trois nouvelles circonscriptions. Nous annoncerons les résultats du vote une fois qu'il sera terminé." a expliqué la présidente. 
 
"Je pense que l'Afrique a un potentiel immense, tant pour ses propres populations que pour le monde entier. Nous avons une population jeune ; nous avons un immense réservoir de talents, tant chez les hommes que chez les femmes, dont l'Europe et l'Asie, qui vieillissent, dépendent en fait. Nous nous considérons comme un pont. Nous renforçons les conditions et les investissements en Afrique pour que le capital du Nord puisse aller là où la main-d'œuvre est dynamique et forte. Mon souhait pour l'Afrique est de bien réussir pour elle-même et pour que le reste du monde aussi en profite."
 
© Copyright Tustex