Radhi Meddeb, spécialiste en économie a déclaré aujourd'hui, mercredi 6 juillet 2022, au micro de radio Express Fm, que sa participation au dialogue visait à présenter des propositions utiles pour la nouvelle constitution tunisienne, malgré toutes ses réserves sur le fond et la forme du dialogue. Il a ajouté qu'il avait essayé de présenter des propositions en vue de mettre en place les bases économiques et sociales du développement pour la période à venir, mais elles n’ont pas été prises en compte dans le projet de constitution. Radhi Meddeb a souligné, en outre, qu'il n'imaginait pas que la discussion sur la libéralisation de l'initiative économique était l'une des raisons qui avaient poussé le président de la République à modifier le projet, estimant qu’il avait non seulement modifié le projet, mais la version qu'il a présenté contredit complètement le projet sur lequel le comité a travaillé.
Le spécialiste en économie a ajouté que la première étincelle de la révolution tunisienne avait éclaté du fait du rejet du droit d'initiative et a souligné que le comité œuvrait pour assurer la constitutionnalisation de l'économie publique et privée ainsi qu’un troisième type d’économie à savoir : l'économie sociale et solidaire. Et de poursuivre que le comité travaillait pour assurer la coexistence des trois secteurs, mais cela a été supprimé dans le projet de constitution. Radhi Meddeb a expliqué, à titre d’exemple, que la contribution de l'économie sociale et solidaire au produit intérieur brut de certains pays scandinaves atteint les 24 %.
Dans le même registre, Radhi Meddeb a souligné que les idées les plus importantes stipulées dans le projet de la nouvelle constitution publié par le comité consultatif, consistent en la création d’un conseil économique, social et environnemental qui aurait un rôle consultatif et serait ouvert à toutes les autorités et à la société civile pour réfléchir sereinement à la situation économique, politiques sociales et environnementales du pays. Il a estimé, par ailleurs, que les Tunisiens résidant à l’étranger ont été marginalisés dans le projet de la nouvelle constitution.
Dans un autre propos, Radhi Meddeb a souligné que le processus de préparation des négociations entre la Tunisie et le Fonds monétaire international avait pris trop de temps. Il a également estimé que la situation politique en Tunisie et dans le monde a beaucoup changé au cours de la période écoulée et que la crise financière s'est aggravée, exprimant ainsi ses multiples interrogations sur les réformes attendues en Tunisie et les détails des discussions entre le gouvernement et le FMI. Et d’ajouter qu'il est devenu très difficile pour la Tunisie de pouvoir sortir sur le marché financier international après avoir signé un accord avec le FMI. Cela aurait été possible si l'accord avait été signé il y a un an, soulignant par là même, le niveau élevé de la demande de prêts sur le marché international et les taux d'intérêt élevés. Radhi Meddeb a indiqué qu’il pense que le gouvernement parviendra à un accord avec le FMI d'ici quelques semaines, mais il s’interroge si celui-ci sera suffisant pour permettre à la Tunisie de sortir du marché financier mondial.
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