Le siège de la Bourse de Tunis a accueilli jeudi une communication financière organisée à l'initiative de Carthage Cement. Adel Grar, président du conseil d'administration, et Brahim Sanaa, Directeur Général de la société, ont assuré la présentation des réalisations et perspectives de Carthage Cement, qui s'apprête à tenir son Assemblée annuelle le 24 juin pour statuer sur l'exercice 2021.

 

Après les fortes perturbations endurées en 2020, liées à la crise sanitaire, Carthage Cement a connu une évolution de 29% de son chiffre d'affaires l'année dernière, pour atteindre près de 326 MD. Sur le marché local, les ventes de ciment ont atteint plus de 1,5 million de tonnes, soit une part de marché de 25% et un gain d'un point par rapport à 2020 et 3 par rapport à 2019. A l'export, Carthage Cement a vendu 480,8 mille tonnes de ciment et clinker, contre 96,8 mille tonnes en 2020. Les exportations de Carthage Cement représentent ainsi 19% de celles du secteur, contre 10% en 2020. En 2021, la société a dégagé un bénéfice de 31,5 MD.

 

Pour les années à venir,  compétitivité et export seront parmi les mots d'ordre pour la société. Le management compte surtout sur la réduction de la facture énergétique, qui représente 50% des charges d'exploitation. Pour un secteur énergivore comme le ciment, les solutions existent pour réduire drastiquement le coût de l'énergie, a longuement insisté Brahim Sanaa, principalement via la transformation des déchets ménagers et autres. Les autorités avaient dans un premier temps accordé des quotas limités d'importation aux industriels. L'épisode des déchets italiens illégalement exportés à Sousse en 2019 a coupé cet élan, et la société milite de nouveau pour le relancer. Outre le poids des charges, il s'agit pour Carthage Cement, comme pour tout le secteur, de se conformer aux exigences écologiques en Europe, avec l'introduction entre autres de la taxe carbone. Etant relativement récente, la société dispose des installations les mieux loties pour répondre aux normes européennes, un marché que la direction privilégie au détriment de la Libye par exemple, où les aléas sont trop importants selon Brahim Sanaa. Le DG a également évoqué les gains de productivité, estimés à 15%, que devrait apporter la certification pour produire du CEM II, vraisemblablement en septembre 2022. 

 

La société poursuit sa démarche en vue de se déployer sur ses marchés cibles, à l'image du centre de broyage installé en Italie, géré par la filiale MANDUCEM, et entré en production en avril de cette année. Plusieurs centres similaires sont prévus, en Afrique notamment, pour faciliter le transport, tout comme l'installation de silos flottants dans le port pour simplifier les opérations d'export et réduire les temps d'attente, a expliqué Brahim Sanaa.

 

En 2022, Carthage Cement vise un chiffre d'affaires de 403,8 MD, un RBE de 136 MD, et un résultat net de 48,5 MD. Le bénéfice devrait passer à 89,5 MD en 2023, selon le Business Plan présenté par Sanaa, pour atteindre 105,1 MD en 2025. 

 

 

Sur la question de la cession de la participation de l'Etat, Adel Grar a fait savoir que l'opération est toujours d'actualité, la décision de remettre sur le marché les 58,2% du capital détenus par Alkarama Holding via un nouvel appel d'offre ne saurait tarder. Les conditions, dont le positionnement régional de Carthage Cement, s'améliorent selon le président du conseil, qui n'écarte pas une nouvelle sortie fin 2022, quelques "petites contraintes administratives" sont en voie de résolution, a-t-il expliqué.