Le Directeur du Département du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale au FMI, Jihad Azour, a indiqué ce mercredi 15 avril 2020 à Washington que le monde est face à une « crise sans précédent », due au Coronavirus. Il a ajouté que les économies de la région font face à un double choc, dû au fait que tous les pays comptent des malades contaminés par la pandémie, d’une part, et dû à l’impact direct du COVID-19 sur l’offre et la demande de produits et services fournis par la région. La chute brutale des prix du pétrole de 68$ le baril avant la crise à environ 20$ par la suite, a particulièrement touché les pays producteurs de la Région.
Azour, qui s’exprimait lors des Spring meetings du FMI et de la Banque mondiale (qui se tiennent cette année de manière virtuelle à cause du COVID-19), a affirmé que les pays de la Région ont réagi rapidement pour contrer les effets de la pandémie. Il a précisé qu’ils ont tous pris des mesures dans ce sens dont le coût est estimé, en moyenne, à « 3,8% du PIB ». Ces pays devraient enregistrer une baisse moyenne de -3,1% de leurs PIB en 2020 avec toutefois une distinction importante entre les pays producteurs et non producteurs du pétrole : les premiers devraient enregistrer une baisse moyenne de -4,2% de leurs PIB en 2020 contre -1% pour les pays non producteurs. Il est à rappeler, à cet égard, que le Fonds avait avancé la semaine dernière la perspective d’une baisse de 4,3% du PIB de la Tunisie. Azour a ajouté que les pays de la Région vont ainsi perdre au moins 435 milliards $ de leur PIB en 2020 et que l’impact de cette crise est supérieur à celui de 2008.
Jihad Azour a listé 3 priorités : d’abord, sauver des vies et reporter les dépenses non essentielles ; ensuite, redynamiser les moteurs de croissance des pays de la Région pour sauver les emplois et les entreprises. Et enfin, relancer les économies de la Région après la crise du COVID-19 en engageant les réformes structurelles.
Le responsable du FMI a ajouté que le Fonds a enregistré 12 demandes de financement d’urgence pour faire face aux retombées de la pandémie. La Tunisie a été le premier pays à bénéficier de l’Instrument de Financement Rapide (RFI), mis en place par le FMI, et qui lui avait permis d’accéder à un financement de 745 millions $ décaissables dans les tout prochains jours.
Le Maroc a également eu recours à un financement du Fonds de 3,2 milliards $. Le pays devrait enregistrer une baisse de son PIB de -3,7% en 2020 après une croissance de 2% en 2019. Pour sa part, l’Algérie pourrait enregistrer une chute de -5,2% de son PIB en 2020 après une croissance chétive de 0,7% en 2019.
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