L’année 2019 s’est avérée plus difficile que prévu pour la bourse de Tunis. Le marché actions a affiché un essoufflement quasi général depuis le début de l’année après un cru 2018 exceptionnel. Les deux indices phares de la cote, le Tunindex et le Tunindex 20 ont respectivement décroché de 4,2% et de 5,8% depuis le début de l’année.
Le parcours de la bourse a été malmené par la jonction de plusieurs facteurs défavorables, selon Tunisie Valeurs, qui publie un état des lieux au terme du mois d’octobre 2019 : un contexte haussier des taux et une concurrence acerbe des placements monétaires, un brouillage politique avant, mais aussi après les deux rendez-vous électoraux des législatives et des présidentielles et une activité économique toujours frileuse.
Les moteurs traditionnels de la reprise du marché sur les dernières années ont été à l’arrêt en 2019. Les big cap comme la SFBT, Poulina, SAH Lilas et Délice Holding ont enregistré des performances contrastées et le secteur bancaire reste peu apprécié par les investisseurs, malgré des résultats qui continuent à défier la conjoncture.
La capitalisation du marché s’est rétractée de 5% à 23,2 milliards de dinars, plombée par le secteur bancaire (une contreperformance de 3,3% pour l’indice du secteur).
La fin de l’année s’annonce indécise. Elle devrait être perturbée par les tractations politiques autour du nouveau gouvernement et les tergiversations sur la Loi de Finances de 2020, instrument du plus grand agent économique en Tunisie: l’Etat. Cependant, nous restons optimistes sur le moyen terme. Les yeux sont désormais tournés vers 2020 qui pourrait bien être l’année du rattrapage pour bon nombre de sociétés cotées ayant subi une correction exagérée, déconnectée de leurs fondamentaux réels, de leur rentabilité latente et de la qualité de leur management. Par ailleurs, le retrait de la Tunisie de la liste noire du GAFI** ce mois-ci et la relative résistance dont fait preuve le taux de change du dinar depuis le début d’année peuvent envoyer des signaux positifs aux investisseurs étrangers et contribuer à repositionner la place de Tunis dans leur viseur sous l’argument des valorisations bon marché.
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