L'AGO de Tunisie Leasing et Factoring, tenue ce mardi 30 avril 2019 au siège de la société, sous la présidence de Ahmed Abdelkefi, est revenue sur l'exercice 2018 qui a été marqué par une régression de la production. C’est la première fois que cela arrive à TLF, confrontée à une conjoncture difficile qui a impacté l'ensemble du secteur. En 2018, TLF a dégagé un bénéfice de 10,4 MD, en baisse de 23,4% par rapport à 2017 ; les états financiers consolidés font, en revanche, apparaitre un résultat net part du groupe en hausse de 8,5% à 12,48 MD, en partie grâce à la plus value de 5,2 MD sur la cession des 11,7% détenus dans le capital de Tunisie Valeurs.
La société a enregistré à fin 2018, une baisse de sa production de 18%, en ligne avec le secteur qui a été sanctionné par plusieurs éléments, à leur tête la hausse, qualifiée de "brutale" par Ahmed Abdelkefi, du taux directeur de la BCT de 175 points de base, qui a tiré à la hausse le TMM de 200 pbs. Les dispositions adoptées par la BCT ont, par ailleurs, durci l'accès aux ressources, devenue plus chères face à une quasi-stagnation des produits des emplois. La situation a été d'autant plus aggravée par la suspension de l'activité du fonds de péréquation de change, qui atténuait auparavant l'exposition de la société. Le rétrécissement de la marge de 244 à 151 pbs entre 2017 et 2018 face à des dépenses d'exploitation en hausse de 4%, malgré les efforts de la société pour les maitriser, ont été également accompagnés d'une hausse des contentieux et des difficultés de recouvrement, principalement liée à la crise du BTP. Le résultat de la branche leasing en Tunisie a ainsi diminué de 63% comparé à 2017, à 3,9 MD.
A l'opposé, la filiale algérienne de TLF, "robuste" selon le management, s'est bien comportée en 2018, avec une hausse de 12% de la production, et des marges maintenues au même niveau qu'en 2017. Le recouvrement s'est déroulé d'une manière "correcte" explique le président, et les charges ont progressé conformément au budget. Le résultat net de la filiale affiche ainsi une croissance de 30% en 2018, à 20,3 MD. Le marché algérien du leasing reste relativement modeste, rappelle Abdelkafi, la filiale de TLF y est leader avec une part de marché de 25%.
En Afrique subsaharienne, la situation est plus compliquée, avec les créances sur l'Etat gabonais non totalement recouvrées. La société espère parvenir à un accord pour récupérer une partie avec toutefois un coût entre 15 et 20%. L'activité dans la région souffre également du poids des provisions pour créances douteuses, et du manque de fonds propres des filiales que la société devra solutionner via des recours assez lourds.
Côté Factoring, les chiffres de 2018 font état d'une hausse de 6,6% de la production, générant un PNB de 12,7 MD, soit 19% de plus qu'en 2017 et un bénéfice de 6,3 MD contre 4,5 MD l'année précédente. De son coté, la LLD a enregistré une hausse de 9% de son chiffre d'affaires à 11,6 MD, pour un résultat avant impôt de 2,6 MD.
S'agissant des perspectives pour 2019, le rapport de gestion mentionne une production de 400 MD et un coût du risque de 0,5% des encours. La société espère revenir à des marges "correctes" avec la révision des taux conformément aux normes de la BCT. L'année 2019 a été également marquée par le retour de l'activité du fonds de péréquation de change. TLF a d'ailleurs entamé les pourparlers pour mobiliser des ressources externes, et a déjà conclu un accord avec la BAD portant sur 24 M€.
En Algérie, les prévisions tablent sur une croissance de 10% de la production. Le président a souligné le potentiel de croissance sur le marché ; la société devra se conformer aux nouvelles dispositions et opérer une augmentation de capital de 30 MD. Le coût du risque des encours en Algérie est également prévu à 0,5%.
En Afrique subsaharienne, TLF compte sur une reprise de la production, qui devrait, selon les projections du management, progresser de 50%. Quant au factoring, l'objectif a été fixé à 7% de croissance du chiffre d'affaires en 2019. Enfin, pour la LLD, la société vise une augmentation de 11% du parc de véhicules loués et une augmentation des revenus de 21%.
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