La Banque Nationale Agricole (BNA), a tenu le lundi 29 avril 2019 son Assemblée Générale Ordinaire, au siège de l’IACE, présidée par Mohamed Salah Chebbi Lahssen, aux côtés de Habib Ben Hadj Gouider, Directeur Général de la Banque, et devant une assistance assez nombreuse.

Rappelons  que la BNA a annoncé un bénéfice de 175,4 MD à la clôture de l'exercice 2018, contre 198,6 MD à fin 2017, soit une baisse de 11,6%. La baisse du résultat net est principalement due aux plus-values réalisées sur la cession d'actions SFBT, exonérées, ce qui explique la hausse des charges d'impôts. A noter qu'à paramètre récurrent, le résultat net de la BNA aurait été en hausse de 38% entre 2017 et 2018.

Concernant la cession d'actions SFBT, qualifiée de bijoux de famille par Ben Hadj Gouider, les actionnaires ont déploré le choix du management de sortir d'une des sociétés cotées les plus rentables, et de prendre une participation dans AMI Assurances, qui se trouve dans une situation difficile. Le DG a répondu que la décision de céder les titres SFBT a été privilégiée, étant donné que l'autre alternative aurait été une recapitalisation sur le budget de l'Etat à l'instar des deux autres banques publiques.

Ami Assurances, de son coté, a entamé un processus de restructuration avec une nouvelle direction et un nouveau conseil d'administration et commence à sortir la tête hors de l'eau, comparé à sa situation "moribonde" d’il y a quelques années. Le crédit accordé à la société, de 35 MD, est adossé à un placement du même montant, et ne comporte, par conséquent, pas de risque.  Il s’agit d’un crédit participatif rentable pour la banque, assure Ben Hadj Gouider, qui plus est décidé en 2013-2014, c’est dire par un autre conseil d’administration.  

Face aux interrogations des actionnaires, Ben Hadj Gouider a rappelé que le principale élément qui sanctionne aujourd'hui l'action BNA sur la cote de la bourse, est l'absence de dividendes, dictée selon lui par l’impératif d’asseoir la banque sur une base structurellement saine, et des besoins en capitaux de la BNA dans sa phase de transformation. Les travaux de digitalisation, le Global Banking et l'assainissent d'un historique très lourd nécessitent une retenue en matière de distribution de bénéfices. D'ailleurs, les actionnaires ont interpelé la direction sur le fonds de promotions des performances, pour lequel une enveloppe de 8 MD a été allouée. Le DG a répondu qu'en l'absence de recrutement, la banque a choisi de former son personnel aux nouvelles pratiques et aux nouvelles technologies.  La distribution de dividendes est prévue pour l'exercice 2020 au titre de 2019.

Interrogé aussi sur la mise en conformité avec les directives de la BCT en matière de participation hors activité bancaire, le DG a indiqué que le process est entamé pour se dégager notamment du secteur immobilier, partiellement ou totalement,  et dans lequel la banque détient une participation excédant les 20%. La banque a d’ailleurs pris contact avec la Commission d'assainissement et de restructuration des entreprises à participation publique (CAREPP) à propos de ce sujet.  

Pour ce qui est de Carthage Cement, la banque a constitué une provision aux environs de 20 MD, correspondant à 25% de ses engagements avec la société, qui « sera bientôt cédée », espère le dirigeant.