Houcine Dimassi, ancien ministre des Finances a indiqué, lors d’une intervention téléphonique sur les ondes de radio Express FM, que le communiqué du FMI est un tantinet rassurant. En effet, il en découle la confirmation du déboursement de la 4ème tranche du prêt accordé par l’Institution au profit de l’Etat tunisien. Ainsi, certaines craintes quant à la non capacité du gouvernement à assumer certaines dépenses budgétaires se sont quelque peu dissipées. Egalement, Houcine Dimassi a-t-il attiré l’attention que ces mêmes dépenses ont largement dépassé les prévisions disposées dans la Loi de Finances de 2018. Il a précisé que les dépenses au titre de la compensation des hydrocarbures détiennent, à cet égard, la part de lion de surcroît face à la hausse du prix du baril de pétrole qui atteindra les 80 dollars par baril.
En outre, toujours dans la rubrique de l’augmentation des dépenses budgétaires non prévues, l’ancien ministre a fait part des négociations actuelles pour une augmentation salariale au profit de la fonction publique. Ainsi, Houcine Dimassi a expliqué que le communiqué du FMI a certes calmé certaines inquiétudes mais il n’en demeure moins que le budget de l’Etat risque fortement de subir un creux considérable. Par ailleurs et en ce qui regarde la consigne du FMI portant sur la flexibilité du taux de change, l’ancien ministre a indiqué que cette mesure vise à réduire le déficit de la balance commerciale. Aussi, il a expliqué que les experts de l’Institution se trompent en incitant à la dépréciation de la valeur du dinar dans le but d'accroître les exportations.
Selon Houcine Dimassi la meilleure façon de remédier au creusement du déficit de la balance commerciale est l’amélioration de la capacité concurrentielle et la compétitivité des entreprises tunisiennes. Cette dernière ne pourra se faire qu’à travers l’amélioration significative de la productivité. Par ailleurs, dans le registre des grandes réformes, l’ancien ministre des Finances a expliqué que celles-ci n’ont pas été réellement réalisées ne serait-ce qu’en partie. En effet, en ce qui concerne la réforme des caisses sociales, Houcine Dimassi a souligné que ce que le gouvernement a effectué jusque-là « est totalement raté » car il n’a « pas agi sur les structures de ces caisses pour les modifier en refonte » : il s’est plutôt orienté vers la recherche de nouvelles ressources de financement.
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