Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Bjoern Rother, s'est rendue en Tunisie du 4 au 11 avril pour discuter des récents développements économiques dans le pays et des plans d'action des autorités dans le cadre du programme de réformes économiques de la Tunisie soutenu par le Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC). Les discussions sur les priorités à court terme de réforme économique dans le cadre du MEDC se poursuivront à Washington au cours des réunions de printemps des 20 et 22 avril.
Les principales observations à l’issue de cette visite, concerne les tendances opposées qui continuent de caractériser l'économie tunisienne au début de l'année 2018. D’un coté, la croissance économique qui s'accélère, portée par une bonne saison agricole, une hausse des investissements et une reprise naissante des exportations. D’un autre côté, les risques pour la stabilité macroéconomique se sont accrus : l'inflation a rapidement augmenté à 7,6% en mars, les réserves internationales restent inférieures à 90 jours de couverture des importations et la dette publique et extérieure a atteint, respectivement, 71% et 80% du PIB.
Le FMI estime qu’il est essentiel de s'attaquer aux déséquilibres économiques pour pérenniser la reprise et jeter les bases d'une croissance économique juste et équitable à l'avenir. Contenir la dette aujourd'hui aidera à prévenir l'augmentation des impôts demain. Pour faire baisser le déficit budgétaire conformément à l'objectif de la loi de finances 2018, il est nécessaire de réduire les subventions énergétiques, injustes, en augmentant les prix domestiques de l'énergie afin de suivre l’évolution des prix internationaux du pétrole. La masse salariale du secteur public est très élevée et toute augmentation supplémentaire des salaires serait très difficile à maintenir, à moins que la croissance ne surprenne à la hausse. De même, le relèvement de l'âge de la retraite et des réformes paramétriques supplémentaires sont essentiels pour contenir les déficits du système de sécurité sociale.
L’équipe du FMI est également d'accord avec la banque centrale sur le fait que l'ancrage des anticipations d’inflation par des augmentations supplémentaires du taux directeur sera crucial, si l'inflation ne baisse pas rapidement. Réduire l'inflation protégera les couches vulnérables, maintiendra le pouvoir d'achat de la population tunisienne et stabilisera les perspectives macroéconomiques.
Concernant la situation extérieure de la Tunisie, un taux de change plus flexible aidera à reconstituer les réserves internationales et de continuer à encourager les exportations. Ce qui reste de la surévaluation du dinar peut être corrigé sans ajustement abrupt.
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