Dans son dernier rapport sur la conjoncture, du mois d'octobre 2017, la Banque Centrale de Tunisie dresse le bilan des dernières évolution économiques et monétaires en Tunisie, avec d'un coté, des prémices d’amélioration de la croissance au troisième trimestre de 2017, comparativement au trimestre précédent, au vu des indicateurs conjoncturels disponibles, et une atténuation du rythme de détérioration du déficit courant, grâce aux performances exceptionnelles enregistrées, en août 2017, par le secteur touristique et les transferts des travailleurs à l’étranger, et de l'autre la poursuite du trend haussier de l’inflation pour atteindre 5,7% en août 2017 (en glissement annuel G.A), et le maintien des pressions sur la liquidité bancaire, en août 2017, en relation, notamment, avec la forte hausse saisonnière des BMC (saison estivale et Aïd El Idha) et la poursuite des interventions sur le marché des changes, quoiqu’à un rythme plus modéré, comparativement à celui du mois précédent.
Sur la base des derniers indicateurs sectoriels disponibles, la BCT estime que le taux de croissance du PIB, pourrait ainsi connaitre un net rebond en variation trimestrielle, grâce notamment la performance quasi-généralisée des industries manufacturières et des services marchands dont notamment le tourisme et le transport. Seules les industries non manufacturières ont fait défaut en raison des arrêts de production du pétrole au Sud tunisien, pendant l’été.
Les secteurs exportateurs semblent avoir profité de l’affermissement perçu de l’activité industrielle dans la Zone Euro, au cours du mois de juillet 2017, les industries chimiques, elles affichent des signes de reprise au 3ème trimestre 2017, tirées par le retour de la production de phosphate, au mois d’août, de la production de phosphate se situe autour des 15% au 3ème trimestre contre une baisse de 19,6% au trimestre précédent. Les services marchands ont profité de la reprise du secteur touristique et du transport aérien, le nombre des nuitées hôtelières, et le nombre de passagers aériens auraient respectivement progressé de 9,8%, 8,4%. A l'opposée, les difficultés restent palpable au niveau du secteur des textiles, de l'habillement et du cuir, mais aussi secteur énergétique, l’arrêt de la production dans certains champs pétroliers lié aux troubles sociaux survenus à Tataouine et Kébili, la succession de pannes techniques au niveau de quelques sites de production, et l’épuisement naturel de certains puits. Sur les 7 premiers mois de 2017, la production de Pétrole Brut a baissé de 16,6% comparativement à la même période de l’année précédente.
Au niveau de l'inflation, La persistance des tensions inflationnistes est essentiellement imputable à la forte progression des prix libres (+6,2% en août 2017, en G.A), notamment les prix des produits manufacturés (+7,5% en août, en G.A contre +8,8% en juillet) mais aussi par la poursuite de l’affermissement du taux de croissance des prix des produits administrés (+3,9% en août, en G.A contre +3,7% en juillet). les prix des produits alimentaires ont connu une hausse conséquente (+5,2% en août en G.A contre +3,6% en juillet), résultant de l’accélération de l’inflation des produits alimentaires frais (+4,6% en G.A contre +1,9%) ainsi que celle des produits transformés (+5,9% en G.A contre +5,4%).
Au niveau des finances publiques, la BCT note le creusement du déficit budgétaire , hors amortissement de la dette, qui s’est accentué, pour s’établir à 3.814 MDT contre 3.124 MDT une année auparavant, conséquence de la progression des dépenses courantes et des intérêts de la dette publique largement en dessus de la hausse des ressources propres, qui ont accumulé, au terme des huit premiers mois 2017, un montant de 15.149 MDT, en progression de 8,5% par rapport aux réalisations de la même période en 2016, tirées par la bonne performance des recettes fiscales qui ont totalisé 14.052 MDT, en hausse de 15,3%. Les recettes non fiscales ont en revanche reculé de 1775 MD à 1097 sur la même période, avec l’encaissement l'année dernière du produit de cession de la licence 4G de téléphonie mobile pour un montant de 471 MDT. Le financement du déficit budgétaire a été assuré en grande partie par des ressources extérieures, notamment, auprès du marché financier (4.479 MDT dont 2.423 MDT du Qatar) et de l’Union Européenne (768 MDT).
L’examen de la situation de la liquidité bancaire jusqu’au mois d’août 2017 fait apparaître une poursuite de l’accentuation des besoins des banques en liquidité, selon le rapport de la BCT, qui renvoie cette situation à a hausse de l’encours des billets et monnaies en circulation (BMC) suite aux retraits importants occasionnés par les dépenses des ménages au cours de la saison estivale et les préparatifs pour l’Aïd El Idha, à laquelle s’ajoute l’effet des achats nets de devises sur le marché des changes, quoiqu’à un rythme inférieur à celui enregistré un mois auparavant (564 MDT contre 700 MDT en juillet 2017). Ceci explique la hausse des opérations de politique monétaire, pour atteindre 9.766 MDT en moyenne, en août 2017 contre 9.584 MDT en juillet.
Télécharger le rapport de la Banque Centrale de Tunisie du mois d’octobre 2017
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