L'intermédiaire en Bourse MAC S.A publie sa revue du mois d'août, consacrée en grande partie au secteur des assurances en Tunisie, un secteur ou le potentiel ne manque pas selon les analystes de MAC S.A, qui constatent que les compagnies d’assurances se portent nettement mieux que l’économie dans sa globalité. Alors que le taux de croissance du pays stagne, faisant toujours les frais d’une crise économique et politique qui continue de sévir, le marché de l’assurance poursuit sa croissance. Les primes émises des 22 compagnies que compte le secteur se sont accrues en 2015 de 7,9% pour s’établir à 1 679 Millions de dinars, sachant qu’une année auparavant, elles se sont améliorées de 10,1%.
Malgré que cette croissance reste soutenue d’année en année, le taux de pénétration reste relativement faible à 1,9%. Quand on sait que le ratio qui rapporte les primes au PIB est de l’ordre de 14,7% en Afrique du Sud, de 9,3% en France et de 7,4% aux Etats Unis, il y a lieu d’affirmer l’énorme potentiel de croissance dont regorge le pays. Le secteur reste dominé par les assurances obligatoires et la culture de l’assurance est faiblement ancrée dans les mentalités tunisiennes, souligne la note d'analyse.
La STAR est le leader du secteur des assurances avec une part de marché de 18,2%. En partenariat technique et capitalistique avec le groupe français Groupama, la société a réussi à maintenir sa position de leader depuis des années. Ce leadership est détenu grâce au positionnement sur les branches les plus prépondérantes dans le chiffre d’affaires global à savoir l’automobile, maladie groupe et le transport.
Sur les 20 compagnies spécialisées en Vie et non Vie, cinq accaparent plus de la moitié du marché (54,3%), témoignant de la fragmentation du secteur.
Sur la branche vie, et malgré son jeune âge, Attijari assurances a pu détrôner les plus anciennes du secteur grâce à la bancassurance puisque Attijari Bank détient le réseau bancaire le plus étendu du pays (200 agences).
Courant les cinq dernières années, le secteur a connu une croissance moyenne de 9,3% du chiffre d’affaires alors que les sinistres ont cru à un taux moins élevé soit 7,4% ce qui a ramené le ratio Sinistres/Primes à une moyenne de 57,5%.
Les assurances restent un des plus importants composants du secteur financier tunisien vu son rôle dans la collecte de l’épargne et son financement de l’économie. Selon Mr Hafedh Gharbi, président du Comité général des assurances (CGA), accélérer sa réforme, en révisant son cadre juridique et réglementaire, en le dotant d’une centrale des risques, en renforçant les moyens de contrôle, la solidité financière et la solvabilité des compagnies d’assurance
et en favorisant la concentration du secteur, reste une orientation principale pour l’aider à remplir pleinement son rôle. A cet égard, une révision est en cours du Code des Assurances (2016-2017), dans l’objectif de garantir un meilleur encadrement de l’activité.
Une telle réforme si elle est menée à bon port, permettrait au secteur, actuellement fragmenté, de se réorganiser et de se restructurer à coups de rapprochements de fusions et d’alliances pour atteindre des tailles optimales qui procurent des gains d’efficacité. D’ailleurs, nos voisins marocains ont procédé à ces concentrations depuis le début des années 2000 et qui leur a permis de partir, par conséquent, à la conquête du potentiel de développement en Afrique. D’ailleurs, cinq compagnies au Maroc figurent dans le top 15 des plus importants assureurs de tout le continent, en tenant compte de la taille des primes.
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