L'assemblée générale Ordinaire de l'Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI), s'est tenue aujourd'hui, 22 juin, sous la présidence de Fathi Mestiri, et en présence de près de 80% du capital, présent ou représenté.
Rappelons que les états financiers au 31 décembre 2016 de l'UBCI font état d'une hausse de 5,58% du PNB en comparaison avec l'exercice 2015, passant de 160,393 à 169,355 MD. Le résultat d'exploitation affiche une progression de 4,88% sur la même période, à 50,2 MD. Le résultat net d'impôts s'est élevé à 34,991 MD, enregistrant une amélioration de 9,56%. Diminué de la contribution conjoncturelle (3,2 MD), le résultat net de l'exercice s'est établi à 31,729 MD. Au niveau consolidé, le résultat net part du groupe est ressorti à 31,617 MD, en repli de 6,67% par rapport à l'exercice 2015.
Après un bref récapitulatif sur le contexte économique national en 2016, marqué par une croissance faible, une inflation importée du fait du glissement du dinars, des niveau d'injection de liquidité record par la BCT qui augmente au rythme du financement par les banques de la dette publique ainsi que la promulgation d'une nouvelle loi régissant le métier, le Directeur Général de l'UBCI, Pierre Beregovoy, est revenu sur l'essentiel des performances de la banque. Courant 2016, l'UBCI a enregistré une hausse de 14,85% des dépôts, portés essentiellement par les ressources à vue (+10,2%) et en particulier auprès de la clientèle entreprises, ainsi que le ressources chères avec un retour vers les certificats de dépôt qui continuent à décélérer mais à un rythme bien moindre qu'en 2015, soit -6,4% contre -9,18% . Au niveau des crédits, la croissance à été plus modérée, soit 7,5%, tiré en grande partie par les crédits à moyen terme. La progression du PNB à été encore plus faible, avec une hausse de 5%, la marge d'intermédiation affiche tout juste une légère croissance de 0,2%, la marge sur commissions affiche +6,5% et les revenus du portefeuille d'investissement + 35% . La banque a par ailleurs enregistré une hausse de 7,42% des frais de personnel, liée aux accords sur les augmentations salariales. L'augmentation des charges générales d'exploitation a engendré une dégradation du coefficient d'exploitation qui passe à 69,38%.
A fin 2016, le Résultat Brut d'Exploitation est passé de 47,8 MD en 2015 à 50,2 MD à fin 2016, enregistrant une progression de 4,89%. La banque a toutefois subit l'impact de la contribution conjoncturelle de 7,5% qui explique la baisse du bénéfice vs 2015.
A ce titre, Pierre Beregovoy, est revenu sur le décalage des réalisations avec les objectifs établis par la banque, qui tablait pour 2016 sur un bénéfice de 38 MD. Les projections reposaient sur des perspectives économiques plus favorable, a expliqué le dirigeant, la hausse de la masse salariale à l'issue des négociations sectorielles, la baisse du taux du marché monétaire et la progression en dessous des attentes au niveau du PNB, ont généré d'importants décrochage qui ont atteint 21 MD en termes de RBE pour l'année 2016, à cela s'ajoute la contribution exceptionnelle au budget de l'Etat de 7,5%. L'UBCI a toutefois pu atténuer ce retard grâce à la qualité du portefeuille et au faible coût du risque qui reste bien inférieur à la moyenne du secteur et ressort à 7 MD. A noter que le taux de CDL a atteint 6,21%, pour un taux de couverture de 81,15%. Le ratios de solvabilité s'est situé à 10,54% et le ratio de liquidité à 232%. La banque est ainsi parvenue à se rapprocher de ses objectifs en terme de résultat avant impôts à 50 MD contre 52 MD prévus. Le DG a également soulevé les nouvelles dispositions qui imposent d'intégrer le risque opérationnel dans le calcul du ratios de solvabilité, ainsi que la contribution conjoncturelle qui ont grevé la capacité de distribution de dividende de l'UBCI, respectivement de 31,6 et 3,3 MD, pour la réduire de 49 à 14,7 MD.
D'autre part, la banque a fait l'objet d'un contrôle fiscal en 2013, couvrant la période 2009-2012, qui a abouti à une notification réclamant un complément d'impôts de 1,5 MD sur l'exercice 2008 et un total de 12 MD sur les exercices 2010, 2011 et 2012. La banque a formulé une opposition et constitué une provision pour risque fiscal de 7 MD , l'administration n'a toutefois toujours pas donné suite jusqu'à aujourd'hui.
En termes de perspectives d'avenir, le budget 2017 tient compte de la faiblesse de la conjoncture économique et des perspectives de croissance encore réduites, la banque a ainsi établi des prévisions jugées conservatrices, notamment en ce qui concerne les opérations de change après une année 2016 exceptionnelle, ainsi qu'une potentielle dégradation du coût du risque. Les prévisions figurant dans le rapport de gestion, tablent pour cette année sur une croissance de 2% du PNB, pour atteindre 172,555 MD. Le résultat net avant impôt est attendu en baisse de 13,6% vs 2016, passant de 50,2 à 43,3 MD. L'UBCI table enfin sur un bénéfice de 31,2 MD à fin 2017, ce qui correspond à un léger repli de 1,57%. Un Business Plan actualisé est, par ailleurs, en cours de validation par le conseil d'administration. On sait d'ores et déjà que l'impact de la contribution au fonds de garantie des dépôts sera autour de 7 MD selon Beregovoy, l'impact de la hausse du TMM seront globalement positif et devrait atteindre 2 MD. Pour l'intégration du risque de marché dans le calcul du ratios de solvabilité, le DG a estimé que la banque était peu exposée, l'impact éventuel n'a pas encore été estimé, a-t-il ajouté.
La parole à été donnée par la suite aux actionnaires, hormis le sujet récurrent de la représentation des petits porteurs au conseil d'administration sur lequel Fathi Mestiri a blâmé le flou réglementaire qui ne définit pas clairement les mécanismes de nomination, l'intervention la plus notable à été celle du représentant de la famille Sellami, qui détient plus de 8% du capital, et qui concerne les conventions avec le groupe BNP Paribas, et notamment sur les réalisations de prestations de services et de détachement d'expatriés, ainsi que des avantages accordés mais toujours qualifiés d'opérations courantes par les dirigeants, et qui ont fait l'objet d'un recours en justice, outre certaines opérations considérées non réglementaires comme la cession au dinars symbolique d'un véhicule au profit d'un dirigeant démissionnaire.