La note de conjoncture publiée par la Banque Centrale de Tunisie pour le mois de juillet 2016 revient sur les principaux indicateurs économiques et l'évolution conjoncturelle dans le pays, et conclu par les perspectives à moyen terme.
Comme prévu dans LA précédente analyse conjoncturelle du mois d’avril, l’inflation a poursuivi en juin son trend haussier pour le troisième mois consécutif, atteignant 3,9%, contre un plus bas de 3,3% en février. En revanche, les différentes mesures de l’inflation sous-jacente se sont inscrites, jusque-là sur une tendance baissière.
La banque Centrale note la poursuite du creusement du déficit courant (5,1% du PIB en juin 2016), en dépit d’une amélioration du solde commercial et des termes de l’échange, et l'aggravation du déficit budgétaire au cours des cinq premiers mois de l’année 2016, par rapport à la même période de l’année précédente (1.823 MDT contre 126 MDT) à cause de l’accélération des dépenses hors principal de la dette à un rythme plus élevé que celui des recettes propres.
Par ailleurs, la la détérioration du déficit courant et des retraits de cash par le public à l’occasion de la concomitance du mois de Ramadan et de la saison estivale, a conduit à une accentuation des besoins de liquidité des banques, et par conséquent à une hausse du volume global de refinancement de la Banque centrale.
Lae document souligne également les pressions sur le taux de change du dinar par rapport aux principales monnaies internationales, notamment le dollar et l’euro au cours des trois derniers mois. Les réserves de change ont du coup perdu plus de quinze jours d’importations par rapport à leur niveau de fin 2015.
La croissance attendue pour le second trimestre demeurerait positive avec un taux proche de +0,3% en variation trimestrielle (+1,8% en G.A.). Pour l’ensemble de l’année, les récentes prévisions de la BCT ont revu à la baisse les taux de croissance pour 2016 et 2017: 1,8% et 3% contre 2% et 3,5% estimés en avril. Quant à l’inflation, elle devrait atteindre 4,3% au mois de septembre, 3,7% en moyenne pour toute l’année 2016 avant de passer à 4,5% en 2017.
La trajectoire de croissance future serait fragilisée par la dégradation des perspectives de certains secteurs d’activité. En premier lieu, la poursuite de la régression de la production du secteur de l’énergie rend peu probable l’inversion de cette tendance baissière à l’horizon de prévision, étant donnée l’importance du déclin naturel au niveau des principaux champs pétroliers. Ce secteur devrait continuer à amputer la croissance annuelle du PIB de 0,2-0,5% en moyenne. Ensuite, la persistance des troubles sociaux dans les zones de production, en particulier, dans le bassin minier et l’absence de solutions efficaces, permettant de surmonter les difficultés, pourraient freiner la reprise de la production à son rythme d’avant 2011. De surcroit, la trajectoire de croissance de l’activité touristique a été revue de nouveau à la baisse, vu les réalisations récentes en dessous des attentes, et les retombées potentiellement importantes de la multiplication des attentats terroristes et le climat d’insécurité qui règne sur l’ensemble de la région. Par ailleurs, les perspectives de la production des industries off-shore ont été maintenues globalement inchangées pour le reste de l’année 2016, et revues légèrement à la baisse pour 2017, compte tenu des retombées potentiellement négatives du ‘’Brexit’’ sur nos principaux partenaires de la Zone Euro. La révision à la baisse de la croissance du PIB hors agriculture, pour les années 2016 et 2017, et le maintien du potentiel de la croissance globalement inchangé (2,5% en 2016 et 2,6% en 2017), ont élargi l’écart de production négatif (différence entre la production potentielle et la production effective), comparativement à la précédente prévision. En termes annuels, l’écart de production devrait s’établir autour de -2,9% cette année et -2,6% en 2017, après -2,7% en 2015.
Les perspectives devraient s’améliorer lentement mais resteraient sujettes à divers aléas, qui seraient globalement asymétriques vers le bas. Les incertitudes qui font craindre une croissance plus faible qu’attendu sont multiples.
Télécharger la note de conjoncture de la Banque Centrale de Tunisie du mois de juillet 2016
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