Mustapha Kamel Nabli est intervenu ce matin sur les ondes d'Express Fm, pour exprimer son avis sur l'adoption du nouveau statut de la Banque Centrale de Tunisie, qui selon lui s’est retrouvée une nouvelle fois au milieu de querelles politiques, cette fois au sein du quartet au pouvoir, le brouhaha autour du projet de loi n’est même pas justifié par des désaccords sur le texte proprement dit, insiste Nebli, mais il exprime plutôt des tiraillements purement politiques.
La nouvelle loi en elle-même vise à moderniser la Banque Centrale de Tunisie, explique Nebli, chose qu’il avait lui-même réclamé lorsqu’il en était le gouverneur, il avait alors appelé à affirmer l’indépendance de la BCT qui s’avère aujourd’hui être encore plus importante, en ce sens où la politique monétaire doit rester en dehors des conflits politiques, surtout dans un contexte comme celui que traverse la Tunisie, tendu et instable, à-t-il indiqué. Globalement, le nouveau statut vient donc à point pour Kamel Nebli, avec toutefois un bémol, celui de la mention de la finance islamique, parachutée selon Mustapha Kamel Nebli, qui plus est dans une formulation qu’il considère étrangère à la Tunisie. Tout ceci cache des arrières pensés politique selon Nebli, dans la mesure où la finance islamique existe de toute façon et n’a pas besoin d’être consacrée par de telles mentions.
S’agissant de la loi bancaire, Mustapha Kamel Nebli considère qu’il devient primordial de préparer le système bancaire pour les prochaines phase, en renforçant son concours à l’économie, bien en deçà de ce que requièrent les objectifs de croissance du pays, et favoriser l’amélioration des performances du secteur et des banques individuellement, c’est autour de ces deux axes que devra être focalisée la nouvelle loi bancaire, ajoute l’économiste. Or, force est de constater que le projet de loi proposé n’est pas satisfaisant sur ces plan, indique Nebli, même s’il a beaucoup de point positif. A titre d’exemple, le projet de loi ne propose rien pour la consolidation du secteur afin de doter le pays de banques de taille importante, au lieu d’avoir un nombre excessif de petites institutions comme l’est le cas aujourd’hui.
Il s’agit certes d’une omission non volontaire selon Nebli, toujours est il qu’elle est de nature à maintenir le paysage bancaire tel qu’il est, le capital minimum exigé reste d’ailleurs très faible (50 MD), indique l’ancien gouverneur de la BCT. En cas d’adoption du projet de loi, la Tunisie aura raté une belle occasion de mettre fin à la fragmentation du secteur bancaire. L’économiste a rappelé qu’en 1982, le capital minimum pour les banques était de 10 MD, en prenant en considération la aille de l’économie tunisienne comparée à celle de l’époque et pour garder des institutions de taille comparable, le capital minimum devrait être aujourd’hui de 200 MD. Outre le rehaussement du capital minimum, il faudrait que la nouvelle loi bancaire encourage les opérations de fusion, insiste Nebli.
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