Dans sa dernière revue, l'intermédiaire en Bourse Amen Invest consacre une note de recommandation à ATB, dont la croissance s’est faite relativement discrète depuis quelques année, par rapport à celle de ses concurrentes du secteur. Affichant un certain manque d’agressivité, la banque se contente d’une position en bas de tableau en termes d’octroi de crédits, avec une part de marché sur le secteur coté, d’à peine 7% (2014). Historiquement, elle s’est orientée principalement vers une activité de portefeuille, lui permettant de tirer une bonne part de sa rentabilité dans un contexte de taux avantageux.
Avec une structure de dépôts très spécifique, composés majoritairement de dépôts à terme, l’ATB se classe septième du secteur coté en terme de taille, mais affiche néanmoins le second coût de ressources le plus élevé du secteur.
Ces éléments lui ont valu des niveaux de PNB relativement faibles par rapport à ses concurrentes, et une position également en bas de tableau du secteur coté. Par ailleurs, et contrairement à la moyenne du secteur, la banque tirait plus de la moitié de son PNB des revenus de portefeuille, jusqu’en 2011. Cependant, la banque semble graduellement se réorienter davantage vers une activité d’octroi de crédits, parallèlement à une réorganisation de son portefeuille. Les dépôts à terme en dominent de moins en moins la structure, puisque leur proportion est passée de 51,3% en 2009, à 44,4% en 2015.
Par ailleurs, elle arrive à faire preuve d’une plus grande agressivité commerciale dans un secteur miné par sa qualité d’actifs et son manque de provisionnement indéniable, fait remarque Amen Invest. La banque a ainsi enregistré la plus forte évolution des crédits en 2014 (+15,9%), tout en renforçant son réseau par l’ouverture de six nouvelles agences. Ceci semble avoir porté ses fruits en 2015, puisqu’elle se prévaut de la plus forte évolution du PNB du secteur coté. Ce dernier a enregistré une progression à deux chiffres de 17,1%, contre une moyenne de 6,5% pour le secteur. Par ailleurs, elle a maintenu le cap dans l’octroi de crédits en 2015, avec une évolution de 9,3%, contre une évolution sectorielle moyenne de 4,7%. L’ATB a parallèlement continué de travailler sur la collecte des dépôts, ces derniers ayant affiché cette année, la plus forte progression du secteur à +9,5%. Quant à la structure de son PNB, elle semble muter vers un rééquilibrage des revenus de portefeuille au profit de la marge d’intérêt et des marges sur commissions.
Cependant, l’ATB a jusque là souffert du poids de ses charges opératoires, qui pèsent lourdement sur l’évolution de son bénéfice. Ainsi, malgré sa petite taille et un réseau d’agences relativement limité (sixième banque en terme de taille du réseau), les charges opératoires continuaient d’absorber jusqu’en 2014, plus de 58% de son PNB, pour la placer juste avant l’UBCI, banque à plus faible efficacité opérationnelle du secteur coté. Elle a néanmoins réussi à gagner une place au classement en 2015, réduisant le poids de ses charges opératoires à 53,6% du PNB. Notons qu’en termes de qualité d’actif, l’ATB s’est prévalue en 2014 du second meilleur taux de CDL de 6,7%, ainsi que du meilleur taux de couverture des créances classées, soit 85,3%. Cette tendance devrait se maintenir, et permettrait à la banque de clôturer l’année sur une poursuite de la progression de son résultat, qui devrait atteindre un record et dépasser largement les 60MDT. Ce scénario pourrait favoriser une nouvelle révision à la hausse du dividende à proposer au titre de 2015.
Le titre, quant à lui, se distingue par un niveau de valorisation parmi les plus faibles, ainsi que par le second meilleur rendement en dividendes du secteur. Compte tenu des perspectives d’évolution du résultat de la banque et en attendant de voir la dimension de la progression du dividende à proposer, mais aussi dans quelle mesure l’ATB pourra poser les bases pour s’assurer une croissance bénéficiaire relativement stable, estime Amen Invest qui révise sa recommandation à « Renforcer ».
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