A l’occasion d’un diner-débat organisé, en cours de semaine sur le thème «Secteur de l’immobilier, bulle ou pas bulle?», par l’Association des tunisiens des grandes écoles (ATUGE), des promoteurs immobiliers et des experts ont évoqué les problèmes et les difficultés que rencontre le secteur ces dernières années, schématisé par le grand nombre de logements à la recherche d’acquéreurs.
D’emblée, la question au thème de ce diner-débat est soulevé par Nadhir Ben Ammar, directeur d’Edifia, acteur majeure de l’immobilier tunisien. Il estime que «il n’y a pas de bulle car on ne peut parler de bulle que si l’inflation atteint le taux de 20 à 25% »
Alors que le secteur de l’immobilier semble en crise, les prix ne baissent paradoxalement pas. Dans certains quartiers huppés de la capitale, le prix du mètre carré peut attendre des sommes incroyables. Néanmoins, le secteur est clairement en sous-production, comme le confirme Fahmi Chaabane, président de la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers relevant de l’UTICA. En effet, en 2014, 8000 logements ont été produits par les promoteurs immobiliers contre 14000 en 2010.
Pour Fahmi Chaabane, les difficultés sont facilement identifiables. La chambre syndicale s’active ainsi auprès du gouvernement de Habib Essid pour trouver les solutions adéquates. Ainsi, des négociations sont engagés pour adopter de nouvelles mesures permettant notamment de réduire l’autofinancement à 10%, de prolonger la durée maximum de remboursement des crédits octroyés à 30 ans et d’augmenter le taux légal de retenue sur les salaires de 40 à 50%. Les délais de livraison de l’autorisation octroyée par le gouverneur pour l’acquisition d’un bien immobilier de la part d’un étranger sont aussi au cœur des pourparlers avec le gouvernement.
A noter enfin l’absence des grands acteurs du logement social, à savoir laSociété nationale immobilière de Tunisie (Snit) et la Société de promotion des logements sociaux (Sprols), qui n’ont pas pris à cette rencontre.