Abdellatif Chaïbi, expert financier et bancaire a critiqué, dans le cadre d’une interview accordée à expressfm le 29 janvier 2016, la démarche systématique - du moins dans le discours des autorités - de recourir à la dette extérieure afin de faire face au déficit budgétaire de la Tunisie, en sachant que la notation souveraine de la dette publique a été dégradée par les agences de notation, notamment l’agence japonaise Rating and Investment Information qui nous positionne au même grade que des pays comme l’Irak ou même le "Bengladesh".
L’expert a précisé que si la Tunisie va avoir recours aux emprunts internationaux avec la notation actuelle, il y aura un risque considérable, lié à l’augmentation du coût de l’emprunt, mais aussi de la perte du « fonds de commerce de la Tunisie », à cause de la perte de la crédibilité de la Tunisie, auprès des investisseurs étrangers ainsi que les principaux acteurs économiques mondiaux.
Pour palier au déficit budgétaire, la seule alternative n’est pas de recourir à la dette externe ajoute M. Chaibi, en citant les différentes solutions, à savoir jouer sur l’inflation, créer un ministère pour contrôler le budget de l’Etat, diminuer la promotion touristique, restituer les lignes de crédits non utilisées, créer un fonds souverain ou une caisse en devise qui peut être une couverture pour les générations à venir, activer « Tunisie Trésor » et fusionner certaines banques pour les rendre plus performantes au service de l'économie nationale.