L'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE) vient de publier, avec le soutien du Centre international pour l'entreprise privée (CIPE), le premier rapport sur le climat des affaires local. Une publication annuelle à la lumière du rapport Davos sur la compétitivité des économies et le rapport de la banque mondiale sur les conditions du déroulement des affaires "Doing business".
Ce rapport avec ses cinq domaines évalue la règlementation des affaires locales dans les 24 gouvernorats de la Tunisie. Un document référencé permettant aux décideurs locaux, régionaux et nationaux ainsi qu'aux chercheurs de mieux comprendre plusieurs questions clés du développement des affaires locales.
Il recueille environ 19434 données exclusives au climat d'affaire local tous les ans dont 313 entreprises enquêtées, 62 questions qualitatifs et 29 données à caractère quantitatif, données qui seront restituées dans le contexte plus global de la politique économique et du développement local.
Avec cette publication, "le temps est venu de prendre un peu de recul et de regarder la réglementation des affaires, l'environnement d'affaire, la cadre de vie...qui ont évolué dans chaque gouvernorat et d'identifier sont les problèmes qui demeurent".
Le rapport passe également en revue les résultats d'études qui cherchent à déterminer quelles réformes réglementaires ont réussi et de quelle manière. Apres le recueil de données sur la mise en œuvre des réformes et des pratiques règlementaires dans les gouvernorats, un plus grand nombre d'éléments sont disponibles pour apporter une réponse à une série de questions, liées à la croissance économique, à la productivité, à l'employabilité, les performances commerciales, les marchés financiers.
Le rapport montre que le secteur privé prévoit 90% des emplois dans les économies en développement. "Là où les politiques gouvernementales créent un climat favorable aux affaires, avec des entreprises qui investissent, créent des emplois et améliorent la productivité. Cela ouvre de plus grandes opportunités à tous. Les faits démontrent de plus en plus clairement que si les responsables politiques veulent renforcer le secteur privé, ils doivent s'intéresser non seulement aux facteurs macroéconomiques, mais également à la qualité des mécanismes législatifs, réglementaires et institutionnels qui orientent l'activité économique au quotidien, notamment au niveau régional".
Selon la même source, dans l'esprit de la nouvelle constitution, la question de la décentralisation est fortement liée à la notion du développement. D'après la plupart des sociologues et des analystes économiques et politiques, les causes de la révolution tunisienne est fondamentalement liées aux inégalités régionales. "Dans cette logique, la décentralisation est avancée comme un ensemble de mécanismes qui sera amené, à moyen et à long terme, à assurer le développement des régions en retard de développement".
Outre le volet des investissements publics, le développement local et régional est la capacité des territoires à créer, attirer et pérenniser des entreprises.
Les dispositions de la nouvelle constitution et les lois sur la décentralisation ouvrent en effet la voie vers le développement local. Cependant, "la décentralisation au niveau des collectivités locales ne peut être effective en Tunisie sans les décrets d'application des lois de décentralisation, la vision stratégique locale et le respect des dispositions du nouveau contrat social".
L'approche tunisienne en matière de décentralisation vise à stimuler l'emploi au niveau local, promouvoir l'équilibre entre les régions, permettre les synergies et surtout instaurer une politique sociale qui permet la participation des citoyens.
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