Le dernier rapport de la Banque Centrale de Tunisie a fait ressortir que l’économie tunisienne connait une période de récession technique. Afin de mieux comprendre la portée de cette récession et de savoir comment s’en sortir, les deux experts économiques, Radhi Meddeb et Mohamed Jerraya ont donné leurs avis sur la question au micro de radio Express FM. Il est indispensable de comprendre dans un premier temps les raisons qui ont conduit à la phase de récession technique. D’abord, il s’agit selon les deux experts d’une baisse progressive du PIB au cours des deux premiers trimestres de l’année 2015. Cette baisse est quantifiée à hauteur de 0,7% en comparaison au trimestre dernier et ce, à la suite d’un repli de l’ordre de 0,2% noté au premier trimestre. A ce titre, Radhi Meddeb a indiqué que la récession ne sous-entend pas qu’il n’existe plus de croissance. Il a ajouté que pour pouvoir absorber le chômage et booster la création d’emploi, l’économie nationale a besoin d’une croissance de 6 à 7%.
Par ailleurs, dans son rapport, la Banque Centrale a tablé sur une prévision de 1% de croissance pour l’année 2015 selon Radhi Meddeb qui considère que ces prévisions sont très optimistes au regard de la phase de récession actuelle ainsi que de l’instabilité de la situation sécuritaire. Selon l’expert, cette récession risque de s’aggraver. Pour sa part, Mohamed Jerraya a expliqué que : « l’absence des engagements de la part des investisseurs et la paralysie des investissements sont les principaux facteurs de cette récession ». S’agissant des risques se cachant derrière cette récession, il est possible de citer la possibilité de pertes de postes d’emploi et par ricochet l’augmentation du taux de chômage.
Quant aux solutions proposées par les experts pour remédier aux problèmes de la phase de récession, il se propose des réformes structurelles en l’occurrence dans le secteur touristique. Radhi Meddeb a appelé, à cet effet, un engagement politique qui serait plus prononcé. De son côté, Mohamed Jerraya a mis l’accent sur la nécessite d’instaurer une paix sociale et imposer une reprise du travail. Il a souligné : « l’initiative doit être lancée par les Tunisiens eux-mêmes pour encourager et attirer les investisseurs étrangers. »