TUNISAIR a tenu une réunion d’information avec les analystes pour faire le point sur la situation. Il en ressort que plusieurs mesures ont été mises en place pour remédier à la détérioration de la rentabilité enregistrée en 2000.
Premièrement, la société a mis en œuvre un programme d’austérité visant à réaliser des économies de 17 MD en 2001. Ce programme inclut essentiellement la fermeture de certaines représentations non rentables à l’étranger, la suppression de certaines lignes non rentables, des départs à la retraite anticipée d’environ 320 personnes ainsi que la réduction des billets promotionnels accordés à l’ONTT.
Deuxièmement, la société a réalisé des actions commerciales (prospection, démarchage, alliances, fidélisation) visant à améliorer la recette moyenne par passager ainsi que le coefficient de remplissage (déjà en progression de 1,7 points en 2000 par rapport à 1999). L’acquisition d’un nouveau système de « revenue management » devrait permettre d’optimiser la gestion du remplissage et de la recette des avions . Le 1er trimestre a connu une progression assez importante des recettes de transport estimée à 13,3% pour l’activité régulière et de 37,9% pour l’activité charter soit une progression moyenne de 18,9%. Ceci est largement supérieur à l’objectif de croissance de 8,2% pour toute l’année 2001 mais il faut quand même souligner que la contribution du 1er trimestre dans les recettes annuelles reste relativement faible.
Au niveau des risques de change et d’approvisionnement, le PDG a remarqué qu’une étude est actuellement réalisée avec la collaboration du Ministère des Finances et de la BCT afin de se prononcer sur les couvertures à mettre en place pour se prémunir contre les évolutions défavorables des monnaies et du kérosène.
Par ailleurs, la reprise de TUNINTER a été achevée (TUNISAIR détient 98% du capital) et des synergies devraient être réalisées puisque TUNINTER pourra dans l’avenir assurer quelques vols charter ainsi que des dessertes proches. L’activité « catering » sera, quant à elle, progressivement filialisée. Une société dotée de 12 MD de capital a été créée dans laquelle TUNISAIR détient 45%. Cette filiale commencera son activité à Djerba en Juillet 2001, à Monastir au cours du 1er trimestre 2002 et à Tunis avant la fin de l’année 2002.
Pour ce qui est de la privatisation de l’UIB, TUNISIAR qui détient 30% de la banque, soit le premier actionnaire public, devra en toute logique céder sa participation. Divers autres accords et actions ont été également mentionnés tels qu’un accord portant sur un programme de sous-traitance des visites techniques des avions d’Air France ou encore la cession des vieux avions BOEING 727 pour une valeur estimée à 5,7 MD.
Dans l’ensemble, le programme de restructuration de Tunisair est très ambitieux et devrait permettre de réduire le déficit d’exploitation de la compagnie. Néanmoins, les facteurs exogènes qui continuent de peser sur la rentabilité de la compagnie (ex : le cours du $ est cette année encore supérieur au cours moyen de 2000) laissent subsister beaucoup d’interrogations sur la rapidité du retour à l’équilibre de la compagnie.
Publié le: 26/04/2001 - 08:00
Alerte TUNISAIR
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