La Banque centrale européenne a maintenu ses taux
directeurs inchangés après un premier relèvement le mois dernier, mais son
président Jean-Claude Trichet a clairement laissé entendre que la BCE était
prête à les relever à tout moment si l'inflation l'exigeait.
La banque centrale de la zone euro a décidé de maintenir
son principal taux directeur à 2,25% à l'issue de la réunion de son conseil de
gouverneurs, mais Jean-Claude Trichet a durci son discours anti-inflation, en
disant que la BCE suivrait de "très près" l'actualité des prix à la consommation
alors qu'auparavant, il s'était contenté de dire que la BCE suivrait les prix
"de près".
"Nous continuerons à surveiller de très près tous les
développements en ce qui concerne le risque pour la stabilité des prix à moyen
terme", a déclaré le banquier central.
"Tout le monde sait que nous agissons quand c'est
nécessaire. Nous l'avons démontré récemment. Cela est bien compris par les
observateurs et certainement par les intervenants des marchés", a déclaré le
président de la BCE lors de la conférence de presse qui a suivi la décision du
statu quo monétaire.
Le BCE a relevé ses taux pour la première fois en cinq ans
lors de sa précédente réunion de politique monétaire du 1er décembre, le taux de
refinancement passant de 2,0% à 2,25%.
ENCORE DES RISQUES POUR LA CROISSANCE
Jeudi, Trichet a estimé qu'il y avait encore un risque que
la croissance de la zone euro soit inférieure aux attentes. Le président a
souligné le danger que font courir à l'économie des prix du pétrole élevé, les
déséquilibres mondiaux et le niveau du moral des ménages dans la zone euro, bien
que celui-ci soit en amélioration.
Dans ce contexte, les analystes qui suivent la BCE
s'attendent à deux hausses supplémentaires des taux d'intérêt, d'un quart de
point de pourcentage chacune, d'ici la mi-2006.
"Je ne suis pas surpris par la décision de la BCE", déclare
Holger Fahrinkrug, économiste chez UBS. "Elle ne veut pas que l'on s'attende à
une modification des taux tous les mois. Elle a dit qu'elle n'avait pas en
réserve une série toute prête, mais, compte tenu de la bonne orientation des
indicateurs économiques, une nouvelle hausse des taux est possible, y compris
dès février".
Jörg Krämer, économiste chez HVB à Munich, est dans la même
tendance. "La BCE n'est pas pressée de relever ses taux d'intérêt, estime-t-il,
mais, "Trichet a mentionné des risques pour la croissance. Je dirais que dans
l'ensemble. Il n'y aura certainement rien en février, mais un relèvement en mars
reste très probable."
Jeudi, la Banque d'Angleterre a elle aussi maintenu le
statu quo monétaire, maintenant son taux directeur à 4,50%.
Source : Reuters.