La branche automobile, qui représente 43,35% du chiffre d'affaires des assurances, continue d'être déficitaire, selon les chiffres publiés par la Fédération tunisienne des sociétés d'assurances (Ftusa) dans son rapport annuel de l'année 2005.
Cependant, le déficit devient de moins en moins important, comme le montre la courbe des résultats techniques. En effet, le déficit technique de la branche automobile était de plus de 91 millions de dinars en 2003. Il passe à 58,4 MD en 2004, puis à 42,6MD en 2005.
Cette baisse au niveau du résultat technique est comme suit :
- Les primes émises par la branche augmentent de 275,3 MD en 2004 à 308,6 en 2005, soit +12,09%;
- Les sinistres payés par les compagnies augmentent de 199,3MD à 226,3 durant la même période, soit +13,58%;
- Les dotations à la provision pour sinistres à payer baissent de 103,4 MD en 2004 à 88,2 en 2005, soit - 14%;
- Les frais de gestion augmentent de 41,8MD en 2004 à 52,6 en 2005, soit +20%.
Le rapport sinistres/primes acquises, compte tenu des frais de gestion, passe ainsi de 130,6% en 2004 à 124,3% en 2005, soit une amélioration de 6,25%.
La répartition par compagnie de ces chiffres met en tête la compagnie publique d'assurances, la STAR, une prime de 91,5 MD uniquement pour cette branche et des sinistres de 85 MD. L'AMI qui vient en seconde position dans l'émission de primes est classée sixième dans le tableau des sinistres avec respectivement 47,5MD pour les primes et 14,4MD pour les sinistres.
La Comar, en troisième position dans les deux classements, affiche des primes à hauteur de 32,8MD et des sinistres de 24,6MD.
Incontestablement, c'est la STAR qui assume la lourde charge de l'assurance automobile avec pratiquement un tiers de part de marché. Son statut d'opérateur public l'oblige à répondre à la demande du marché, notamment celle rejetée par les autres opérateurs. Et au fait chaque client aura droit à une couverture pour un contrat d'assurances.
Cependant, cette situation n'a pas empêché la STAR de recourir à des pratiques semblables à celles du secteur privé. Dans la pratique, en effet, lorsqu’un particulier se présente pour souscrire un contrat d'assurance automobile, on le fait consommer un autre contrat de multirisques habitation ou d'assurance vie (100 dinars supplémentaires). Pire, lorsque l'assuré décide d'arrêter un contrat, après vente de son véhicule par exemple, son deuxième contrat ne s'arrête pas automatiquement.
Les assureurs essaient ainsi de combler le déficit de la branche automobile en faisant travailler d'autres branches moins déficitaires.
Tous ces problèmes ne figurent pas, bien entendu, dans le rapport annuel de la Ftusa, mais en constituent des contraintes structurelles, pour une branche dont les primes ne couvrent pas les sinistres.
Même la mesure de répartition des souscriptions de contrats d'assurance automobile entre compagnies d'assurances, chacune selon son chiffre d'affaires, ne résout pas le problème. Simplement, elle le déplace.
Certains assureurs, pour résoudre ce problème, appellent à une classification par activité des risques liés à la branche automobile. Les louages et taxis par exemple constituent une catégorie de risque élevé, par la nature de leur activité. Les voitures de tourisme, en revanche, utilisées pour des courts parcours présentent moins de risque et devraient être moins pénalisées au niveau de la prime. Pareil pour les deux-roues, le transport rural, etc.
Le rapport annuel de la Ftusa fait état par ailleurs, dans la branche automobile, d'une augmentation du parc automobile tunisien qui passe de 1.113.493 véhicules en 2004 à 1.166.947 en 2005, soit + 4,8%. Le nombre de permis de conduire passe de 1,867 million en 2004 à 1,960 en 2005, soit +4,98%. Le nombre d'accidents de la route reste pratiquement stationnaire autour de 11 mille. Le nombre de morts sur les routes baisse de 1.533 à 1.519, alors que le nombre de blessés augmente de 14.854 en 2004 à 15.368 en 2005.
Et au fait, c'est de ces indicateurs-là que dépendent les résultats déficitaires ou excédentaires de la branche automobile, voire de toute l'activité assurances.
La presse