Le conseil a pris connaissance, au début de ses travaux, des principales évolutions récentes de la conjoncture internationale qui a été marquée par la publication des résultats préliminaires concernant la croissance durant le premier trimestre de l’année en cours. Ces données montrent, en particulier, l’amélioration du rythme de la croissance dans la Zone Euro et sa sortie confirmée de la période de récession et ce, parallèlement au maintien de politiques monétaires accommodantes par les principales Banques Centrales afin de soutenir la reprise de l’économie mondiale.
Sur le plan national, et lors de l’examen des dernières évolutions de la conjoncture nationale, le Conseil a relevé le ralentissement de la croissance économique durant le premier trimestre de l’année en cours (2,2% en glissement annuel contre 2,7% pour la même période de l’an passé). Cette décélération a touché, selon les dernières données de l’INS, la plupart des secteurs hormis l’agriculture et les activités non marchandes. Le Conseil a également signalé le maintien, au cours de la même période, du taux de chômage à un niveau élevé, en particulier pour les diplômés de l’enseignement supérieur.
D’un autre côté, les derniers indicateurs sectoriels disponibles présagent d’une bonne saison agricole en rapport avec les conditions climatiques favorables. Ainsi, une évolution notable de la récolte céréalière (plus de 60%) est attendue pour la saison en cours pour atteindre environ 22 millions de quintaux. Pour sa part, la production industrielle a légèrement progressé en février 2014, tandis que les principaux indicateurs avancés de l’activité dans ce secteur (l’évolution des exportations du secteur ainsi que les importations des matières premières et demi-produits et des biens d’équipement) ont accusé un certain repli de leur rythme d’évolution au cours du mois d’avril 2014. En revanche, une certaine amélioration a été enregistrée au niveau de l’activité dans les services en avril, notamment le secteur touristique.
Pour ce qui est du secteur extérieur, le Conseil a évoqué la poursuite de l’élargissement du déficit courant, durant les quatre premiers mois de l’année, ayant atteint 3,8% du PIB contre 2,6% au cours de la même période de 2013 et ce, en relation avec la poursuite de la détérioration du déficit des échanges commerciaux avec l’extérieur suite notamment à l’aggravation du déficit de la balance alimentaire et énergétique (environ 40% du déficit global avec une contribution de l’ordre de 77% à l’aggravation du déficit). Cette situation, conjuguée à la contraction des flux des investissements directs étrangers, et malgré les tirages sur les crédits extérieurs, a entraîné une baisse des avoirs nets en devises qui sont revenus à environ 10.615 MDT ou l’équivalent de 95 jours d’importation, à la date du 27 mai courant, contre 11.602 MDT et 106 jours au terme de l’année 2013.
Concernant l’évolution des prix, elle a accusé, en avril 2014, une certaine accélération. Le taux d’inflation s’est ainsi établi à 5,2% en termes de glissement annuel contre 5% le mois précédent. Cette évolution est imputable, surtout, à l’accélération des prix des produits alimentaires, des produits manufacturés et des services. Cette même tendance a concerné l’inflation sous-jacente avec une hausse des prix hors produits frais et encadrés de 6,3% en avril 2014 contre 6,1% un mois plus tôt.
S’agissant des dernières évolutions monétaires, le Conseil a enregistré la poursuite de l’accroissement des besoins des banques en liquidité au cours du mois de mai 2014, ce qui a entraîné une intervention accrue de la Banque Centrale pour réguler le marché monétaire avec une enveloppe de 5.297 MDT en moyenne quotidienne, jusqu’au 27 du mois, contre 5.259 MDT au terme du mois précédent. Pour sa part, le taux d’intérêt moyen sur ce marché a accusé un léger repli revenant à 4,70%, au cours de la même période, contre 4,72% en avril dernier.
Au niveau de l’évolution de l’activité du secteur bancaire, le Conseil a souligné la hausse du rythme de progression de l’encours des dépôts durant les quatre premiers mois de l’année en cours (2,6% contre 2% l’an passé), suite principalement à la reprise de l’encours des comptes à terme (3,7% contre -9,5%), alors que les concours à l’économie ont enregistré, durant la même période, une quasi-stagnation de leur rythme d’évolution (2,6% contre 2,5%).
Lors de l’examen des évolutions récentes au niveau des opérations sur le marché des changes, le Conseil a relevé une dépréciation du dinar durant le mois en cours (-2% vis-à-vis du dollar et -0,1% par rapport à l’euro), le taux de change atteignant, le 26 mai, 1,6317 dinar et 2,2247 dinars, respectivement. Toutefois, le taux de change du dinar demeure légèrement apprécié par rapport au début de l’année 2014.
Eu égard à l’ensemble de ces évolutions, le Conseil a insisté, à l’instar de ses précédentes réunions, sur la gravité de la situation des équilibres macroéconomiques, surtout au niveau du secteur extérieur et des finances publiques et a appelé à l’accélération de la prise des mesures urgentes nécessaires afin de limiter la détérioration de ces équilibres et d’orienter les efforts et les ressources nationales à la promotion des secteurs de l’investissement et de la production, et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
(Communiqué)
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