Une double communication sur les résultats consolidés du groupe TUNISIE LEASING a été offerte aux analystes le 02 mai courant au siège de l’AIB. M. Abdelkafi, premier responsable du groupe, a tenu au début de son allocution à rassurer les présents sur la question fiscale, toujours d’actualité, annonçant la révision à la baisse par l’administration fiscale de sa créance envers le groupe estimée à 1,7 MD. La présentation pour la première fois de résultats consolidés a constitué une agréable surprise pour les analystes non habitués à ce genre d’exercice. Contrôlant plus de 60% dans sa filiale de factoring, TL optait pour l’intégration globale alors que pour les autres participations de moins de 50% TVAL, TUNINVEST et autres minoritaires, c’est la mise en équivalence. Les choix stratégiques du groupe en matière de contrôle externe ont abouti à la création d’un comité ad hoc d’auditeurs pour clamer la «corporate governance » fortement absente chez les sociétés cotées de la place.
Sur le plan de l’activité, l’année 2000 a été satisfaisante sur toutes les lignes. La rentabilité financière du groupe est ressortie à 18% contre 17,7% en 1999 grâce entre autres à la bonne tenue de l’activité d’affacturage filialisée il y a une année. L’activité leasing qui a gardé son positionnement leader sur le marché a choisi de ne pas dévoiler des prétentions démesurées à l’encontre du secteur choisissant plutôt de faire le meilleur « mix » possible en terme d’actifs en leasing. A noter que les encours durant les cinq dernières années ont progressé beaucoup plus rapidement que les risques, soit à une moyenne annuelle de 16% contre 3% pour les créances classées qui demeuraient à 21% du total des engagements.
D’autre part, les impayés de plus de 90 jours recouvrés ont connu une progression assez intéressante atteignant 8 MD en 2000 contre 6,28MD l’année dernière. Le concours des «call centers » a été déterminant au niveau du recouvrement et du démarchage. Au terme de l’année 2000, les chiffres retraités de la filialisation de Tunisie Factoring indiquent une évolution de 8,6% dans le résultat net part du groupe, établi à 4,708MD.
M. Abdelkafi s’est montré assez réservé en ce qui concerne les perspectives de court terme de l’activité leasing arguant de la baisse du niveau de croissance sectoriel des mises en force à 4% au premier trimestre 2001. Au contraire, le factoring connaîtra selon le présage une évolution plus soutenue pouvant atteindre 50% en revenus. Enfin, la firme continue à faire des PME/PMI sa cible préférée avec une production axée sur le «Small ticket» dans l’équipement mobilier et sur le ticket moyen dans l’immobilier. Pour faire face à la concurrence, la marge moyenne devrait être ramenée à 340 points contre 400 points actuellement accompagnant la baisse attendue dans les coûts de ressources à partir de 2002 après le remboursement des dernières échéances du prêt de la banque mondiale.
La seconde partie de l’intervention assurée par M. MBAREK, directeur de TUNINVEST SICAR, a permis d’apprécier le portefeuille de la firme et les performances relatives des participations. L’allocation des investissements par société ne dépasse pas 6 à 7% des fonds gérés par mesure de prudence alors que la valorisation du portefeuille s’est maintenue à 18 MD. La principale cause de la baisse de la profitabilité de la firme en 2000 reste la difficulté de l’extériorisation des plus values latentes recelées par le portefeuille de TUNINVEST SICAR ajouté à cela les mauvaises conditions du marché financier tunisien sachant que 16 sociétés des 22 ont été bénéficiaires contre seulement 4 déficitaires. Parmi les trois sorties importantes prévues pour l’année 2000, une seule cession significative a pu se faire. La part des dividendes dans les revenus de TUNINVEST reste majoritaire par rapport aux intérêts produits par les participations monétaires.