SOTRAPIL
qui tenait sa première assemblée générale après l’ouverture de son
capital en janvier a réussi son premier contact avec l’actionnariat devenu «
doublement » public grâce à un exercice 2000 en ligne avec les prévisions.
Au niveau du trafic, l'année a toutefois enregistré une légère baisse de
2,1% suite à l’importation sur La Goulette d’une quantité de Gasoil, qui
représente à lui seul plus de 50% du trafic, faisant reculer le volume total
transporté à 1245m3 contre 1271m3 en 1999. Il en ressort un taux
d’utilisation du pipeline de 55.7%. Ainsi, malgré le report dans la réalisation
du projet JET Bizerte, le trafic réalisé en 2000 a pu dépasser les prévisions
de 1,2%. La viabilité économique de la compagnie est mise en évidence grâce
à une valeur ajoutée bien soutenue à 96% de sa production. La compagnie
fournit ses services aux principaux acteurs du secteur pétrolier. SNDP avec 26%
est son principal client détrôné désormais par EXXON MOBIL. Sur le plan
financier, l’équilibre de la compagnie est maintenu avec un endettement
presque inexistant en 2000 et des fonds propres représentant 95% du total actif
alors que la profitabilité est bien assise avec des marges d’exploitation et
nette de respectivement 54% et 45%. A fin 2000, la rentabilité nette s’est établie
à 14,8%.
Les perspectives de la SOTRAPIL
ont été révisées depuis le dernier prospectus d’émission. Les projets qui
consistent à maintenir le pipe existant par des grosses réparations pour un
montant de 8,5 MD et l’installation du pipe JET pour 7 MD et celui de la
Skhira-Le sahel nécessiteront en tout prés de 66 MD de déboursements. Reste
que la question épineuse du décalage de la mise en service du pipe Skhira-Le
Sahel, qui va assurer à SOTRAPIL
le triple de son trafic actuel, avec plus de 3000m3 et 19 MD en chiffre
d’affaires à partir de 2004, a été largement débattue soulevant quelques
interrogations. Le planning de réalisation de ce projet a été actualisé en
tenant compte des délais supplémentaires nécessaires pour les formalités
administratives. Le démarrage de l’exploitation est prévu pour 2004 qui se
traduira par un bénéfice net prévisionnel de 6,7 MD. Entre-temps, SOTRAPIL
se contentera d’un bénéfice récurrent de 1,5MD en moyenne. La compagnie
entrera dans les années à venir dans une phase d’austérité avec des rétrécissements
significatifs des marges avant que la situation ne se décante compte tenu de la
croissance soutenue de la demande nationale en hydrocarbures et de la libéralisation
progressive su secteur.
Le point de vue partagé par les responsables de la firme est clairement
favorable à l’appel public considérant la bourse comme le pourvoyeur de
fonds privilégié dans cette phase cruciale de développement. Il y a un large
consensus parmi les analystes de la place que la visibilité sur le long terme
reste assez bonne avec des perspectives prometteuses. L’assemblée ordinaire
s’est achevée sur l’adoption d’un dividende annuel de DT 0,700 payable
dans un mois.
