A trois mois de la fin de l’année 2005, les performances de
la Bourse de Tunis peuvent être considérées comme globalement satisfaisantes.
Tout d’abord, l’indice a atteint un plus haut historique et affiche un gain
notable de 18% ce qui est la meilleure performance des 5 dernières années.
Ensuite, les volumes de transaction ont doublé et le cap des 2 MDT / jour
ont été à nouveau atteints. Enfin, et c’est de loin la performance la plus
notable, le marché a été enrichi par trois nouvelles introductions et une 4ème
est en cours pour les prochaines semaines. Les sursouscriptions massives au
moment des OPV et le parcours honorable post OPV de ces trois sociétés est
également un signe encourageant de l’appétit retrouvé des investisseurs
domestiques et étrangers pour de nouveaux titres. Il faut également signaler
comme point positif, l’arrivée massive des investisseurs du Golfe sur la bourse
de Tunis ce qui a eu pour effet de propulser les investissements de portefeuille
étrangers à des niveaux records.
Si tous ces progrès ont pu faire sortir la bourse de la
morosité des années précédentes, la persistance de certaines carences
structurelle continue à retarder son véritable décollage.
L’absence de base institutionnelle domestique continue à
être le problème le plus urgent à résoudre. Les assurances continuent à bouder
le compartiment actions de la bourse, les Sicav mixtes continuent à faire de la
figuration leurs actifs gérés n’ayant pas augmenté depuis 5 ans (en dépit de la
reprise de la bourse) et les grands projets telle que la SICAV à capital garanti
promue par PROPARCO n’arrivent toujours pas à être réalisés faute d’accord de la
part des institutionnels ciblés.
Le deuxième problème est celui de la transparence, qui en
dépit de progrès considérables, reste malgré tout très insuffisante. Des sujets
comme le classement et le provisionnement des risques au sein des institutions
financières, la non communication au marché d’informations importantes pouvant
avoir une incidence significative sur la rentabilité de la société, la non
déclaration des franchissements de seuils dans les délais impartis, les retards
de publications des comptes sont autant de faiblesses qui ne permettent pas
d’avoir le niveau minimum de sécurité requis pour un marché digne de ce nom.
Le troisième problème est la lenteur persistante des
privatisations à travers la bourse. Aucune société de taille importante n’est
venue renforcer la cote de la bourse depuis
TUNISAIR (en 1995) et des secteurs clés de l’économie (Télécom, énergie, …)
contrôlés par des entreprises publiques continuent à faire défaut au marché. En
comparaison aux marchés arabes, la bourse tunisienne est la seule où aucun
opérateur de Télécom n’est coté. Cette situation constitue un handicap important
à l’attractivité de la Bourse de Tunis.
Si les objectifs du marché financier tunisien ont toujours
été ambitieux, les réalisations ont elles été bien plus modestes. Pour les trois
années qui viennent jusqu’à l’année 2009, un effort de rattrapage est plus que
nécessaire.
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