Selon la Banque mondiale, les pays en développements seront le principal moteur de croissance pour les trois prochaines années (baisse attendue des prix des matières premières).[Suite]

La croissance mondiale est à la croisée des chemins et son
ralentissement, dans la foulée de celui que connaissent les Etats-Unis, est
désormais clairement engagé, écrit la Banque mondiale.

Dans son rapport annuel sur les perspectives économiques
mondiales publié mercredi, l'organisme international table sur une croissance
mondiale de 5,1% en 2006, puis de 4,5% en 2007, enfin de 4,6% en 2008.

Le rapport estime que les pays en développement seront les
principaux moteurs de la croissance mondiale, avec une croissance de 7% en 2006,
soit deux fois plus rapide que celle des pays développés.

La croissance des pays en développement devrait ensuite
légèrement ralentir, à 6,4% en 2007 puis à 6,1% en 2008. Les pays développés
devraient afficher une croissance de 3,1% cette année, puis de 2,4% en 2007,
enfin de 2,8% en 2008.

"Le fossé entre les pays en développement et les pays à
hauts revenus s'accroît", a déclaré Hans Timmer, économiste de la Banque
mondiale, lors d'une conférence de presse. "Les pays en développement sont
capables d'accélérer tandis que les pays à hauts revenus ne le font pas."

Timmer estime que la croissance des pays en développement
devrait rester forte à la faveur d'un environnement financier favorable et d'une
amélioration des politiques économiques menées.

Le rapport qualifie de probable le scénario d'un
atterrissage en douceur de l'économie mondiale, mais met en garde contre un
ralentissement du marché de l'immobilier américain, qui pourrait entraîner un
retournement plus fort que prévu, voire une récession qui aurait un impact
majeur sur les économies des pays en développement.

Un net ralentissement de la croissance aurait en effet pour
conséquence une baisse du prix des matières premières, ce qui placerait dans une
situation délicate de nombreux pays en développement.

La Banque mondiale estime par ailleurs que les effets de
l'inflation liés à la forte croissance mondiale ont jusqu'à présent été
circonscrits à certains marchés, comme les matières premières.

PERSPECTIVES "FAVORABLES" EN CHINE

Le rapport table sur une probable baisse des prix du
pétrole à 56 dollars le baril en 2007, puis en-deçà de 53 dollars en 2008, en
raison d'un décalage de croissance entre l'offre et la demande.

Si les mesures visant à freiner la croissance dans des pays
comme la Chine, l'Argentine et l'Inde s'avèrent inopérantes, les risques
inflationnistes y seraient alors très élevés, met en garde le document par
ailleurs.

L'institution estime que les perspectives économiques
chinoises "restent favorables" et anticipe un ralentissement de la croissance en
Chine, qui tomberait pour la première fois depuis plusieurs années en deçà de
10%, à 9,6% en 2007 puis à 8,7% en 2008.

"Pour l'instant, les signes de surchauffe sont limités à
des secteurs et à des régions spécifiques", lit-on dans le rapport. "Les
capacités de production continuent de croître en ligne avec la demande,
l'inflation reste basse et les comptes courants sont excédentaires, autant de
facteurs qui augurent d'un atterrissage en douceur."

Le rapport s'inquiète par ailleurs des effets
environnementaux sur la croissance mondiale à l'horizon 2030 et exhorte les pays
développés à proposer des solutions en commun.

La Banque mondiale fixe trois priorités dans ce domaine :
atténuer le changement climatique, empêcher le développement et la propagation
d'épidémies et assurer la survie des réserves de poissons face à la pêche
intensive.

L'économie mondiale pourrait représenter 72.OOO milliards
de dollars (54.000 milliards d'euros) d'ici 2030, contre 35.000 milliards en
2005, portée plus que jamais par les économies des pays en développement.

D'ici 2030, les revenus des pays en développement devraient
toujours représenter moins du quart de ceux des pays industrialisés mais un
mouvement de convergence devrait se confirmer.

Des pays comme la Chine, le Mexique et la Turquie,
pourraient ainsi atteindre un niveau de vie proche de celui que connaît
l'Espagne aujourd'hui.

Ainsi, le nombre de personnes vivant avec moins d'un dollar
par jour pourrait tomber à 550 millions en 2030, contre 1,1 milliard
aujourd'hui.

Reuters

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