Une fuite massive de 2 600 gigas octets de données secrètes représentant 11,5 millions de fichiers, provenant des archives du cabinet de domiciliation de sociétés offshore panaméen Mossack Fonseca, sont venus épingler un grand nombre de personnalités, de chefs d'Etat et d'anonymes, au cœur d'un vaste système d'évasion fiscale.
Considérée comme la plus grosse fuite de l'histoire du journalisme, et destinée initialement au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung qui l'a partagé avec le Consortium international de journalisme d’investigation (ICIJ), l'affaire a mobilisé 106 médias partenaires et 370 journalistes à travers le monde qui ont étudié les 214 488 structures offshore créées ou administrées par Mossack Fonseca sur la période allant de 1977 à 2015.
L'enquête a cité plus de 140 dirigeants politiques de 50 pays dont des personnalités de l'entourage de Vladmir Poutine, ou le président ukrainien Petro Porochenko, l'argentin Mauricio Macir, où encore des sociétés liées à la famille du président chinois Xi Jinping, les Premiers ministres islandais et pakistanais et les familles dirigeantes de Jordanie, du Qatar, d'Arabie Saoudite ou d'Azerbaïdjan...Des personnalités du monde du football comme Michel Platini où Lionel Messi ou encore 16 dirigeants de la FIFA ayant utilisé des sociétés offshore créées par Mossack Fonseca, mais aussi du cinéma à l'image Pedro Almodovar ou Jackie Chan qui figurent également parmi les noms les plus connus révélés par l’enquête qui a recensé des opérations financières dans plus de 200 pays et territoires en tout avec la complicité de plus de 14 000 banques et cabinets d’avocats fiscalistes.
De son coté, Ramon Fonseca Mora, directeur et un des deux fondateurs de Mossack Fonseca a dénoncé la publication des archive, «C'est un crime, un délit» a-t-il déclaré à l’agence AFP, dénonçant une « attaque contre le Panama ».