En marge de la réunion du G20 à Hambourg, un atelier a été organisé par la Banque mondiale le samedi 8 juillet pour annoncer un nouveau dispositif de financement administré par la Banque Mondiale destiné à la promotion de l’entrepreneuriat féminin.
Ce nouveau fonds "We-Fi" vise à mobiliser plus d’un milliard de dollars pour soutenir les femmes entrepreneures à travers le monde et notamment dans les pays du tiers monde à travers le financement direct, l'assistance technique, une plateforme électronique et l'appui pour l'amélioration du cadre légal facilitant l'entreprenariat féminin.
« La démarginalisation économique des femmes est un facteur déterminant pour parvenir à la croissance inclusive nécessaire pour mettre fin à l'extrême pauvreté. C’est bien la raison pour laquelle cela continue d'être une priorité pour nous », affirme le Président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim.
« Chacun y gagne lorsque les femmes disposent des ressources dont elles ont besoin pour participer pleinement à nos économies et sociétés. Cet important investissement aidera les femmes des pays en développement à créer des emplois, bâtir des économies qui fonctionnent pour tous et qui aient une chance réelle et juste de réussir » souligne le Premier ministre canadien Justin Trudeau.
C’est dans ce cadre que Essma Ben Hamida, co-fondatrice et Directrice générale de Enda tamweel a apporté son témoignage par rapport au secteur de l’entreprenariat féminin en Tunisie en général et du rôle de Enda tamweel et inter-arabe dans la promotion de ce secteur en particulier :
« Le secteur du micro-entreprenariat concerne potentiellement quelque 1,5 million de personnes. Cependant la plupart des micro-entrepreneurs, en Tunisie et ailleurs, n’ont atteint qu’un niveau d’études modeste et n’ont généralement pas de formation académique en entreprenariat. Pour augmenter leurs chances de développer leur entreprise, ils et elles ont besoin d’un appui sérieux dans des domaines comme l’éducation financière, des notions de base de gestion d'entreprise et de commercialisation. Il faut compter DT 2 000 par personne et par an pour assurer cet appui essentiel d’où l’importance de ce fonds. »
Pour l'ONG Enda inter-arabe, spécialisée dans l’appui non financier des micro-entrepreneurs (formations, appui à la commercialisation), « un objectif modeste mais raisonnable serait d’appuyer 10 000 femmes micro-entrepreneures par an pendant les cinq prochaines années. Le coût est estimé à environ $25 millions mais l’investissement aurait un rendement social élevé ne serait-ce que l’impact de l’éducation financière sur leur entreprise, leur statut dans la société grâce au contrôle et à l’utilisation des ressources pour leur famille, comme une meilleure nutrition, santé et éducation pour les enfants. » a -t- elle précisé.
Enfin, a souligné Mme Ben Hamida, « ces femmes ont déjà commencé à entraîner leurs enfants – la deuxième génération –dans l’entreprenariat. Des jeunes, souvent au chômage sont aujourd'hui encouragés et appuyés par Enda pour créer leurs propres entreprises, les développer et créer des emplois pour eux mêmes et pour d'autres jeunes ».
Une cérémonie officielle de lancement du Fonds a suivi le panel ; y ont pris part les chefs des Etats et gouvernements d’Allemagne, d’Arabie saoudite, d’Australie, du Canada, de la Chine, de la Corée du Sud, du Danemark, des Émirats arabes unis, des États-Unis, du Japon, de la Norvège, des Pays-Bas et du Royaume-Uni ainsi que le Groupe de la Banque mondiale qui ont contribué à la première levée de fonds de 325 millions de dollars.
Le dispositif vise à faire jouer l’effet de levier des financements des donateurs pour débloquer plus d’un milliard de dollars auprès des institutions financières internationales et des banques commerciales, en faisant appel à des intermédiaires financiers, des fonds et d’autres acteurs du marché".